Interview Clément Bazin : “Le steel drum, une signature dans mon son”

Opus et Néo se sont associés à l’occasion de la tournée des Inouïs du Printemps de Bourges, pour interviewer les 4 groupes présents au Metronum, théâtre de la première date de cette saison. Après le lauréat 2015 Last Train, rencontre avec Clément Bazin, lauréat 2016 des Inouïs du Printemps de Bourges.

Bonjour Clément ! Tu es producteur de musique électro, dans tes morceaux il y a des sonorités House, des sonorités Hip-Hop, comment tu te définis ? 

Bonjour ! Je me sens effectivement plus proche de la House, que de la Techno par exemple, qui sont 2 grandes familles de la musique électronique. J’ai grandi dans les années 90 où c’était le Hip-Hop, je crois, qu’on écoutait le plus à l’école ou à la radio. L’instrument que je joue aussi, est un peu la troisième influence, le steel drum avec lequel j’ai grandi.

Justement tu joues de cet instrument tout à fait particulier, le steel drum, qu’on a le plaisir d’entendre sur pas mal de tes morceaux, est-ce que tu peux nous expliquer ce que c’est et d’où te vient l’idée de l’utiliser?  

Le steel drum c’est le dernier instrument acoustique inventé au monde, un instrument qui vient de Trinidad et Tobago, 2 petites îles au dessus des Caraïbes et c’est une percussion mélodique, comme le xylophone ou le vibraphone. C’est fait à partir d’un bidon de pétrole, donc c’est vraiment issu de la récupération. Maintenant on fait des bidons en acier exprès pour ça, mais c’est un bidon de pétrole. C’est une famille d’instruments, moi je joue du soprano et de l’alto, j’ai commencé tout petit, j’avais 11-12 ans j’crois, dans des orchestres, une formation dans lequel y’a que des steel drums. C’est mon premier instrument de musique, je l’ai incorporé à la musique électronique que je me suis mis à faire des années après quoi, à 11-12 ans je faisais pas encore ça (rires). 

Clément Bazin à Toulouse @ Manon Fernandez

Dans le style tu fais partie de la génération Fakear, MØME, Petit Biscuit et bien d’autres, à part cet instrument si tu pouvais donner une différence de ton univers par rapport aux leurs ? 

C’est clair que le steel drum c’est une signature dans mon son, on en entend de plus en plus maintenant mais moi je les ai avec moi sur scène, j’improvise pas mal dessus, ça a forcément une signature dans le son et même dans la scénographie qu’on peut avoir. Après y’a pleins de trucs communs finalement maintenant dans la musique électronique, des instruments comme les pads, on voit de plus en plus un équipement commun à toute cette scène.

Tu viens de sortir un EP qui s’appelle “US“, pourquoi ce nom?  

C’est un hommage aux collectifs en fait, à l’équipe, au crew, à la “clique”, avec laquelle tu fais tes choses, et c’est pour ça que je l’ai appelé US pour rappeler l’importance de faire des choses avec des gens, pour se nourrir des influences et des talents de chacun. C’est le deuxième EP que je sors chez Nowadays Records, ça a beau être un projet solo des gens m’entourent. J’ai fais une jacket de l’EP où y’a plein de monde, c’est vraiment un clin d’œil au collectif.

A propos de collaborations justement sur un des morceaux, Distant, tu collabores avec la chanteuse Lia, est-ce que tu peux nous raconter cette rencontre? 

On s’est rencontré à Montréal l’année dernière, j’suis allé jouer au MEG, festival des musiques électroniques de Montréal, et j’ai rencontré pleins de gens là-bas, plein de chanteurs, un super collectif de Hip-Hop qui s’appelle Les Ragers, ils nous ont connectés parce que j’étais avec les gens de mon label “Nowadays“, avec pleins de monde dont Lia avec qui on a vachement sympathisé. En rentrant à Paris on a gardé le contact, j’lui ai envoyé des maquettes et on a fait ça à distance. On a fait Distant du coup, je suis retourné à Montréal pour un festival y’a quelques semaines et on a ré-enregistrés de la musique ensemble. C’est une belle rencontre qui dure. 

Pourquoi cette fête foraine pour le clip de ce morceau ? 

On trouvait que c’était un beau décor, on voulait faire une déambulation en fait autour d’une soirée dans un groupe de potes et les fêtes foraines c’est assez marrant, on trouvait que c’était cool d’aller shooter une soirée dans cette ambiance là. 

Au sujet des clips, je voudrais revenir sur celui de Come To This qui date de 2014, avec toujours un grand contraste entre le noir, la nuit, l’obscurité d’une part, et puis des lapins, des voitures, d’autres objets aux 1000 couleurs. C’était quoi le message dans ce morceau? 

Come To This est dans un EP qui s’appelle “Night Things“. Cet EP, c’est une mini capsule autour de la nuit, de ce qui peut t’arriver dans une soirée, du début de soirée jusqu’à l’apéro à un concert, sortir en boîte, rentrer au petit matin… On voulait faire un clip sur la rêverie qu’il peut y avoir quand t’es en voiture et qu’il fait nuit, t’écoutes de la musique, et que tu tripes un peu à regarder le paysage au loin, et voilà d’où les petits lapins, c’était un délire un peu psychédélique (rires).

Pour revenir sur les Inouïs du Printemps de Bourges, en quoi consistes ton rôle de parrain pour la tournée? 

C’est juste une passation des lauréats anciens et des suivants et c’est assez simple là tu vois on va passer la semaine à discuter, à parler de ce qui s’est passé l’année dernière pour certains, ce que vont faire les autres cette année, après j’ai pas de rôle plus poussé que ça tu vois vis à vis des lauréats ou ceux d’avant qui étaient avant moi. 

Et qu’est-qui a changé pour toi justement depuis les “Inouïs“ de l’année dernière que tu avais gagné ?  

Plein de choses! C’est une super opportunité, ça commence avec la candidature aux “Inouïs“, puis une première pré-sélection par région : nous c’était au “Trabendo“ à Paris. Puis si t’étais sélectionné t’as le droit d’aller jouer au Printemps de Bourges pendant le festival, ce qui est une super exposition. T’as des concerts qui s’enchaînent sur 2 scènes non-stop avec tous les “Inouïs“ qui jouent à la suite.
Et depuis plein de trucs ! Le fait d’aller jouer au Printemps de Bourges dans le cadre des “Inouïs“ c’est vraiment cool déjà de base, et après tu rencontres pleins de pros, pendant ce Printemps de Bourges, pendant les Inouïs, pendant les pré-sélections. Tu vois un an après, tu te retrouves à faire une semaine de tournée dans dans pleins de super salles avec les groupes qui sont là.

C’est quoi le futur pour Clément Bazin ? 

Un album j’suis en train de bosser sur un album là… 2017 c’était beaucoup de dates depuis les Inouïs et le Printemps de Bourges. Là je suis en train de finaliser l’album il sortira en  hiver 2018 et après printemps-été pleins de dates, voir comment se passe tout ça mais là c’est finir l’album pour le sortir l’hiver prochain ouais, c’est déjà le gros challenge en plus des dates et de la tournée qui va jusqu’à fin novembre !

Merci Clément !

Interview réalisé par Estelle Tréville,
retranscrit par Clément Cazaubon (Néo Toulouse)

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