Lombre : “C’est la face cachée de moi-même”

Lombre, c’est un projet que l’on a découvert avec le tremplin du Weekend des Curiosités. A l’occasion de sa première partie du concert de Chill Bump au Connexion Live, on est allés rencontré Andréas pour en savoir un peu plus sur ce projet. Une rencontre que vous pouvez aussi écouter en audio avec Radio Néo ici.

Bonjour Andréas. Tu es le rappeur derrière Lombre : est-ce que tu peux te présenter ?

Ouais alors je m’appelle Andréas Touzé, j’ai 20 ans, je viens de Rodez, je fais de la musique depuis environ 6 ans et demi. J’ai commencé par la guitare et maintenant j’écris beaucoup. Je commence aussi la composition petit à petit. Le projet Lombre a un an, avant j’étais sous un autre nom, j’avais un style un petit peu plus old school, un petit peu plus habituel dans le rap et j’ai voulu un peu plus me spécialiser.

D’ailleurs ce nom de scène Lombre, qu’est ce qu’il évoque ? 

C’est venu vraiment par hasard, avant je m’appelais Eighty. Lombre m’est apparu comme une évidence et après j’ai trouvé plein d’images qui se rapprochait de mon projet. Déjà Lombre c’est mon alter ego, la face cachée de moi-même qui dit des choses que j’arrivais pas forcément à dire dans la vie de tous les jours. Lombre c’est aussi la noirceur j’ai des textes assez noir et ça collait bien à mon image aussi. Et en plus, là il faut me suivre, en espagnol el hombre ça veut dire l’homme, moi je m’appelle Andréas, et André en grec ça veut dire l’homme aussi. Tout ça donc a justifié ce nom.

Tu viens de le dire avant de t’appeler Lombre, tu t’appelais Eighty, qu’est-ce qui a motivé cette évolution et ce changement de blase?

En fait j’ai jamais fait de rap américain, donc la sonorité américain dans Eighty ça me parlais plus, je ne me retrouvait plus dans ce nom. J’avais vraiment envie de changer, d’évoluer et je me suis dit que c’était pas illogique aussi de changer de nom pour avoir vraiment un truc nouveau de A a Z.

Ton univers me fait penser a un groupe qui d’ailleurs passait pas mal sur Néo, qui s’appelle Cabadzi : ils font partis des groupes qui t’inspirent ?  

Ouais ouais j’en ai plein mais si je dois en citer quelques unes il y a Cabadzi, Fauve aussi. Après il y a Georgio, Noir Désir, Détroit aussi, Bertrand Cantat qui m’inspire beaucoup… il y en a plein, Psykick LyriKah, La Canaille aussi !

Ce projet tu le porte seul ou tu es accompagné ? 

C’est un projet que j’ai commencé seul, Lombre c’est un personnage, mais derrière ce personnage, il y a beaucoup de gens qui travaillent, qui gravitent autour. Sur scène je suis accompagné d’un guitariste qui s’appelle Rey Vilo. C’est quelqu’un qui me suit depuis le début du projet, qui a un peu plus d’expérience que moi aussi donc qui me guide, c’est une sorte de grand frère en fait dans le projet.

Après je travaille aussi avec un producteur qui s’appelle Francis Estève, Cisco, qui a lui bosser dans pas mal de projets, il est dans le milieu depuis pas mal de temps et a beaucoup, beaucoup d’expérience.  Il a été dans des groupes comme Expérience et plus récemment avec Dum Spiro, avec Zédrine. C’est quelqu’un qui est de Rodez à la base et qui est revenu s’installer après 20 ans de tournée à Rodez. Il a été très important aussi parce qu’il a vraiment apporté sa touche et son image me plait beaucoup en plus, ce qu’il pense de sa musique et tout, il y a des choix qui se rapprochent des miens donc ça a de suite collé.

Après autour, moi j’ai mes parents qui me soutiennent a mort, j’ai des potes aussi qui me soutiennent, d’autres personnes aussi comme Mathieu Marlet qui me soutient aussi beaucoup, qui m’apporte aussi au niveau du management… C’est tout une équipe en fait qui gravite autour du projet, je suis pas seul, loin de là…

Tu fais partie cette année des finalistes du tremplin du Weekend des Curiosités, on imagine que c’est une étape importante pour toi? 

Ouais carrément, après j’ai pas tenté beaucoup de tremplins depuis que Lombre existe, j’en ai tenté 3. Le premier c’était le prix d’écriture Claude Nougaro l’année dernière dans lequel j’ai fini lauréat, donc c’était déjà une première expérience réussie. Ensuite il y’a eu un festival près de chez moi qui s’appelle Zikabazac, que j’ai gagné aussi donc j’ai pu faire la première partie de Féfé et Berywam. Et là il y a ce tremplin la, c’était quand même une bonne occasion, le Weekend des Curiosités c’est quand même un très gros festival à Toulouse.

Nous on leur dit merci parce que c’est grâce a ce tremplin qu’on a découvert ton projet et notamment une chanson qui s’appelle Eaux Trouble. Est-ce qu’on peut aborder ce qu’évoque ce morceau ?

Oui alors Eaux Trouble c’est le premier extrait, du premier projet qui va sortir cette année. C’est une des premières chansons que j’ai écrite avec Lombre, Ce morceau, au niveau de l’écriture, ça s’est fait tout seul et ça s’est fait de suite : j’ai écris ce texte en une fois, j’ai fait un one shot comme on dit et c’était vraiment quelque chose que j’avais sur le coeur que j’avais envie de dire. Après c’est une formule que j’ai bien aimé en fait, je vois plus pourquoi aller chercher la complication dans les textes.

Donc c’est un exercice que j’aime beaucoup pratiquer le one shot. Quand ça sort, ça sort, et même s’il y a des imperfections dans le texte, j’aime les laisser parce que ça a son importance aussi. Ce que faisait très bien Fauve aussi quand ils avaient leur projet et c’est ce que j’adorais. Après l’historie c’est le doute, les questions qu’on peut se poser.. Bon là dans cette chanson c’est plus sur une relation amoureuse, en gros c’est quelqu’un qui se pose des questions sur la continuité d’un projet avec une femme, mais ça peut être aussi exprimé dans plein de choses différentes en fait : des doutes qu’on peut avoir avec le boulot, dans la routine du quotidien, c’est très large en fait.

Tu as un EP qui devrait arriver bientôt c’est ça ?

Alors pas de dates pour l’instant mais en tous cas ça sortira en fin d’année, on va essayer octobre. Les sons avancent, les visuels aussi donc je suis très content, on est tous très contents dans l’équipe.

On parle travaille, on peut aussi dire du coup que tu viens de sortir d’une semaine de résidence au Phare. Est ce que tu peux expliquer ce que c’est une résidence pour un artiste pour les gens qui savent pas forcément ce que c’est?  

Alors déjà cette résidence, je tiens à le souligner parce que c’est très important, je l’ai faite grâce au prix d’écriture Claude Nougaro. Et comment ça se passe en fait ? Là c’était 3 jours, donc on était au Phare à Tournefeuille, on était dans les studios et j’ai rencontré un producteur qui s’appelle Logilo. On a parlé un peu du projet et lui il avait déjà un petit peu vu ce que je faisais. Après on a essayé de faire évoluer le live, c’était ça le point principal de la résidence, pendant plusieurs jours.

Tu as fait des belles première parties depuis que Lombre existe, Féfé, Dub Inc, Chill Bump… Quel est depuis que tu rappes, le souvenir le plus marquant que tu as vécu? 

C’est dur comme question parce que j’en ai pas eu beaucoup et chacun avait son petit truc un petit peu spécial. J’ai quand même fait en février la première partie de Seth Gueko, c’est quelqu’un que j’écoute depuis longtemps et que je kiffe grave, enfin c’est de l’égo trip j’adore ! Je me suis retrouvé la j’ai un peu flippé quand j’ai accepté… C’était l’une de mes plus grosses surprises parce que ça a été très bien reçu. Pour la petite anecdote, c’était la première fois que je faisais mon rappel sur scène en fait. Donc c’était carrément une bonne expérience dans de super bonnes conditions, à Cahors, aux Docks. Après il y en a plein d’autres, chaque première partie a son charme aussi. Berywam j’ai fait leur première partie 2 fois aussi donc à force, on commence a se connaitre, donc c’était super cool.

On en arrive aux deux questions rituelles pour conclure cette interview, si on te donne une baguette magique pour créer ton festival idéal ce festival il se passe où ? 

Alors il se passerait au bord de l’océan, parce que j’adore l’océan, il y aura une programmation de 3 jours, vendredi, samedi, dimanche. Ca serait des groupes vraiment de tous les styles, du reggae, du rock, du rap tout ça parce que je pense que chaque style apporte quelque chose, on est vraiment complémentaires dans la musique… Enfin moi c’est comme ça que je m’inspire en tous cas en écoutant vraiment de tout, voire même des choses qui se passent en classique ou quoi ça serait ouf. Ouais donc une programmation super riche, et voilà un été… vers le 20 juillet ou il y a bien le soleil qui tape bien fort… Ouais voilà ça serai ça mon festival idéal.

Et enfin pour finir est ce que tu as 2-3 projets que tu aimerais nous faire découvrir? 

Alors la il y a La Canaille, c’est assez connu mais il y en a encore beaucoup qui ne connaissent pas, c’est un groupe qui m’a beaucoup inspiré, un collectif parisien, avec Marc Nammour à l’écriture que j’aime beaucoup, leur nouvel album va sortir en juin là, et ça va être je pense un très bon album. Le 3ème album qui s’appelle La Nausée que je vous conseille d’aller écouter.

Après une autre musique que je pourrais vous conseiller… Ah ouais Gael Faye ! qui a sorti son nouveau projet que j’adore, donc ceux qui connaissent pas foncez, écoutez ça et si vous accrochez allez chercher le projet en physique et franchement c’est un très bon artiste.. Qui va m’inspirer je pense pour la suite, parce que vraiment c’est quelqu’un que j’aime beaucoup.

Merci Andréas et à très bientôt ! 

Merci à toi !

Rémy

Créateur d’Opus, Rémy est à la fois rédacteur et photographe dans notre media. Un mélomane qui écoute aussi bien du rock que du rap ou de la pop, et qui aime fouiller la scène locale.
C’est également lui qui gère le projet Focus d'Opus