The Strings : “Un pont entre la musique actuelle et le rock vintage”

Après les avoir découvert sur le tremplin Décroche le Son 2015 (tremplin dont nous serons jury cette année chez Opus) et suivi de très près pendant l’année 2016, c’est avec une joie non dissimulée qu’on a appris l’arrivée de premier album de The Strings, Low Light. Désormais regroupé en famille, les 3 frères Marcos (Martin à la guitare et au chant, Guilhem à la basse et au chant et Tony à la batterie) étaient nos invités du mois avec Radio Néo pour évoquer cet opus ! Une rencontre à lire ci-dessous ou à écouter ici en replay.

Bonjour les Strings. On vous a découvert il y a 2 ans, avec le tremplin Décroche le Son, quel a été votre parcours, depuis?

Martin : Bonjour ! On a fait pas mal de choses, ce tremplin nous a permis notamment d’aller jouer à Paris pour faire la finale du tremplin Imagin, on est ensuite parti à Zagreb faire la grande finale c’était vraiment sympa…  Ça nous a aussi permis d’aller enregistrer avec Ken Scott, on a fait une première session l’année dernière et une seconde cette année avec Tony… Et là on sort notre nouvel album!

En trio désormais avec Tony puisque le trio a un peu évolué.

Martin : Ouais carrément, maintenant on est 3 frères, Guilhem à la basse et Tony à la batterie !

Comment ça vous est venu l’idée de faire de la musique ensemble ? C’est pas forcément évident en famille…

Guilhem : En fait le groupe existait déjà avec Martin, moi et un autre batteur. Tony est rentré dans l’équipe il y a 6 mois.

Tony : On est issu d’une famille de musiciens. Le papa est un musicien au long court, et leur maman aussi. Leurs parents se sont rencontrés par la musique et donc le bain familial c’est la musique. C’est tout naturel qu’on en soit là aujourd’hui.

Guilhem : Et quand on s’est retrouvé sans batteur, on s’est dit “c’est super logique!” C’était notre premier choix quoi…

Tony : Oui sinon j’allais vraiment me fâcher. (rires)

Tu parlais tout à l’heure de Zagreb, est-ce que tu peux nous raconter comment ça s’est passé là-bas…

Martin : C’était le premier voyage qu’on faisait avec le groupe pour aller jouer à l’étranger, donc c’était forcément une super expérience… C’était vraiment Rock n Roll !  On marchait dans les rues où partout de la musique était diffusée et on se disait “mais c’est Jonh Lennon qui passe là.. Les Stones” et compagnie… Vraiment cool! Quand on a joué on a vu les gens qui s’amassaient devant nous, en France ça nous est rarement arrivé ce truc, que les gens se sentent vraiment intéressés, sans hésitation. On a fait le concert sur la grande place de Zagreb. c’était super ! On a joué à 18H le 6 décembre, il faisait -4 dehors, il y avait des chauffages sur scène, c’était n’importe quoi mais c’était super cool ! Une super première expérience de voyage.


Votre actu c’est donc la sortie de votre tout premier album, Low Light, comment est-ce qu’on se sent quand on concrétise un premier album?

Martin : Trop bien ! Heureux ! Soulagé aussi ! Parce que ça fait quelque temps qu’on y travaille…

Quel est le fil rouge de cet album, comment est ce que vous l’avez conçu?

Guilhem:  On a voulu faire un album qui mêle rock et pop en abordant plusieurs couleurs.

Martin : On a essayé de montrer plusieurs facettes… Des morceaux plutôt live, rock’n’roll, d’autres plus étoffés, plus arrangés, et une parenthèse acoustique dont une chanson guitare-voix épurée… On a essayé de faire un album assez court, concis, mais qui présente vraiment tout l’univers musical du groupe.

Tony : Notre véhicule c’est la musique, au delà des styles, sur ce 10 titres on a réussi à projeter pas mal d’ambiances et d’environnements musicaux assez différents mais cohérents les uns par rapport aux autres. Il y a vraiment un lien. Les 2 voix, les mélodies, la teneur qu’il y a, tout ça donne une grosse unité.

On entend des références aux Beatles, Led Zeppelin, Jack White, ce sont vos inspirations, vos influences?

Martin : Ouais carrément, la charte de base pour être simple, c’est entre les Beatles et Led Zeppelin,  il y a donc cet aspect “harmonies vocales” omniprésent et une assise rythmique plus rock’n’roll, à la Led Zep!  Jack White c’est un peu l’exemple de comment cette musique est abordée par nos contemporains… c’est LE Master ! Il arrive à vraiment faire ressortir cette essence de la musique des sixties, cet esprit-là, de la mettre au goût du jour avec une production actuelle mais qui a beaucoup de réminiscences vintage et c’est ce que nous aimerions créer aussi. Un pont entre la musique actuelle et le rock vintage !

L’équilibre entre la pop et le rock s’est fait naturellement ou vous avez dû travailler dessus ?

Guilhem : Ça s’est fait naturellement c’est la façon dont on joue à trois. L’identité s’est vraiment créée au moment où on a posé nos deux voix dessus,  avec des mélodies assez pop qui planent au dessus d’une musique qui est quand même assez puissante.

Tony: Mais c’est sans calcul, ce sont nos influences, donc il n’y a pas de calcul par rapport à ça, il y a un truc qui jaillit… Il n’y a pas de questionnement plus que ça, il y a des influences qui ont été digérées, et ça ressort tout naturellement, la réflexion est plus sur la mise en forme définitive des chansons.

Cet album, ça vous a pris combien de temps de le créer, de le composer ?

Martin : Il y a des chansons que j’ai écrites quand j’avais 16 ans, que j’ai reprises parce que je me suis dit que ça pouvait être intéressant, et qu’on a réarrangé pour qu’elles rentrent dans le contexte…

Tony : L’album en tout et pour tout a pris un mois de studio. Une semaine pour chaque étape.

Guilhem : Ouais on a commencé en octobre et au fur et à mesure on a fait les prises de sons, les mixes, les masterings et on a fini mi-décembre.

Vous avez enregistré au Studio La Trappe qui est dédié aux groupes indépendants, c’est un acte de conviction ou un concours de circonstances?

Martin : C’est un concours de circonstances, mais on connaissait Trib et on savait que son studio correspondait à la charte sonore du groupe, ça s’est super bien passé!

C’est dur d’être un groupe indépendant aujourd’hui?

Martin : Ouais t’es un peu tout seul en fait… C’est dur de trouver les finances pour vraiment faire tout ce que tu veux (studio, album, merch, com…) et encore on a la chance d’être accompagné par deux photographes (Gab photographe et Carolyne Shu) qui nous aident énormément pour l’image! Mais c’est vrai que sur tout le reste, c’est chaque fois un peu sur le fil.

Vous disiez tout à l’heure que vous avez récemment collaboré avec Ken Scott…

Tony : Il faut peut être d’abord dire qui est Ken Scott! C’est un grand monsieur qui a 70 ans maintenant, qui a participé et mixé des grands albums mythiques comme Ziggy Stardust de David Bowie, le White Album des Beatles, Lou Reed Walk On The Wild Side, Jeff Beck… Enfin le monsieur a un CV en plomb, se retrouver avec une légende, parce qu’il a côtoyé des artistes qu’on admire, c’est toujours un moment privilégié! Le voir faire, prendre ses conseils, le voir aussi à l’écoute de ce qu’on est et de respecter ça… De ne pas imposer forcément tout à tous les endroits, même si il a sa patte et fait valoir ses règles, l’échange est super… Et puis bon c’est un peu du rêve quoi, imaginez le gars côtoyait John Lennon et tous les autres…

Et comment vous avez travaillé avec lui, il vous a aidé sur la compo les arrangements ?

Martin : On lui a proposé une chanson et on a discuté du cadre sonore dans lequel on souhaitait l’orienter… On a eu une semaine pour réaliser ça et vraiment aller au bout de la démarche avec lui, voir comment il mixait, parce qu’il mixe vraiment à l’ancienne, tout en live.

Tony : Ah oui la c’est vraiment à l’ancienne, l’ordinateur lui il s’en sert pas, il n’y touche pas une seule fois, il a un mec qui gère ça. Lui, est sur la console de mix, c’est un piano pour lui. Quand tu mixes sur un ordi tu fais des automations etc, lui les automations il les fait à la main… le gars s’investit vraiment, il transpire quoi…

C’est chouette pour l’histoire, il incarne ce avec quoi on a grandi… L’album blanc des Beatles, c’est un moment tragique dans l’histoire des Beatles, parce qu’ils étaient un peu déchirés, mais ça reste un album qui aux yeux des gens est mythique…  un sacré bonhomme !

Comment vous l’avez rencontré?

Martin : En fait c’était via Décroche le son, ils ont fait un mailing où ils disaient « enregistrez avec une légende » avec Guilhem on s’est dit, viens on envoie notre truc, on a fait n’importe quoi sur l’inscription, on s’est trompé de lien on a pas mis le bon mail… enfin… bref! On a reçu 2 jours après la réponse, en nous disant, “c’est bon”. On était quand même bien sur le cul, ce soir là on a bien fêté ça !

Votre album a été en partie financé par le financement participatif, est-ce qu’on se sent soutenu ou est-ce qu’au contraire il y a de la pression?

Martin ; C’est les deux en fait. Soutenus, carrément ! Et d’ailleurs on remercie encore une fois toutes les personnes qui ont participé au projet. Et stressant, aussi ! Il y a eu plein de changements au moment où on a lancé le financement participatif, on s’est retrouvé sans batteur au début du lancement de la campagne… C’était quand même pas mal stressant! Mais personne ne nous a mis la pression, c’est cool! Au final c’est vraiment positif, ça permet de voir un peu les choses venir, on est quand même un peu plus serein avec ça.

Guilhem : Ça nous a bien aidé ouais, mais c’était pas facile! Jusqu’à la fin du kisskiss bankbank, on se demandait si on allait réussir ou pas ! Puis c’est monté tout à la fin! Finalement c’est passé large, mais c’était stressant.

Tony : L’objectif est dépassé et c’est là qu’on voit les vrais amis ! (rires)

Le nom de l’album, Low Light, il évoque quoi ?

Martin : Il nous évoque nous, représentés sur la pochette de l’album par nos 3 ombres devant ce ciel lumineux et coloré. Low Light, c’est nous dans l’ombre, c’est un peu l’état du groupe, nous qui allons émerger, apparaître.

Tony: C’est nous de l’ombre à la lumière, nous en devenir.

J’ai tout particulièrement aimé You don’t need to go, qui est un peu en marge de l’enregistrement, une piste folk mélancolique, qui apporte une note de douceur pour finir l’album. Comment est-ce que cette piste a été composée?

Guilhem : Je l’ai composée guitare-voix. On s’est dit qu’on allait l’enregistrer en studio parce que c’est un super morceau et qu’il serait parfait pour clôturer l’album, apporter une touche de poésie…

Votre musique accorde une grande place aux harmonies vocales, est-ce que c’est indispensable dans votre univers ?

Martin : Oui c’est notre identité !

A quoi va ressembler votre année 2017? Quelles sont vos prochaines actualités, votre avenir…

Martin : Ben c’est un peu la découverte!  En sortant ce premier album et en ayant intégré Tony dans le groupe, on créé vraiment une unité, maintenant l’objectif va être de propulser ça le plus loin possible et d’essayer de passer le cap que l’on s’est fixé…

Guilhem : On travaille depuis peu avec un tourneur, il ne reste plus qu’à développer le projet et s’exporter, élargir sur toute la France et plus !

Tony : L’idéal serait qu’on puisse décrocher une distribution pour pouvoir travailler vraiment comme on a envie, intégrer les réseaux qu’on aimerait intégrer… Passer un cap ! On est encore entre deux mondes en fait. Moi je suis plus âgés qu’eux, j’ai un peu roulé ma bosse, je vois le chemin qu’il y a à parcourir. Il suffit d’avoir les bonnes personnes autour de nous, des gens qui ont envie de travailler, d’investir un peu… Et là le projet existera vraiment, car il a vraiment sa place, j’en suis persuadé !

Et en termes de dates ?

Martin : Pour l’instant, on est en train de travailler sur la diffusion de d’album, réunir toutes les pièces…

Tony : Parce que le tourneur a besoin d’outils, l’album qui va sortir à la fin du mois, de vidéos aussi qu’on vient de tourner. C’est avec tous ces outils qu’il va commencer à pouvoir démarcher, et c’est là qu’on va voir un peu les retours qu’on a. On part à la pêche un peu quoi!…

Cet album, Low Light, vous allez le sortir en vinyle?

Guilhem : Ouais carrément! On se fait le plaisir de graver notre musique sur ce bel objet…

Question rituelle chez Opus, si vous aviez une baguette magique, pour créer votre festival, où est-ce qu’il se passerait et qui serait programmé?

Martin : Le lieu peu importe, mais avec The Beatles, Jack White, et Rival Sons. Dans l’esprit d’un truc comme ça..

Tony : Et Ben Harper, Led Zep, hendrix, ressusciter les morts ! Ça durerait une bonne semaine ! (rire général ) Non mais une belle soirée déjà, on sait les difficultés qu’il y a à monter un festival mais si on avait la baguette magique… Ouais une belle soirée où les gens seraient vraiment heureux en sortant de là et les artistes aussi…

Et les Strings en tête d’affiche?

Guilhem: Ouais carrément, ça me paraît évident!!!! (rires)

Tony: Tu as raison on s’est pas mis sur le festival, mais on va s’y mettre en bonne place (rires)

Guilhem: entre The Beatles et Jack White !

Est-ce que vous avez des projets à nous faire découvrir ?

Guilhem : Les groupes qu’on écoute  Vintage Trouble et les Rival Sons, ce sont des groupes qui ne sont pas assez connus, et qui mériteraient de l’être plus.

Tony : Même Jack White d’un côté ! Il n’a pas le même statut ici qu’aux USA… Le gars c’est un génie, très prolixe, il a toujours un son très poussé et très recherché…

Et bien merci les gars  ! On a hâte de voir la tournure que va prendre votre année avec cet album !

Martin : Merci Opus et Néo !

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