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Interview FÜLÜ : « FÜLÜ n’est pas qu’un groupe de musique, mais un spectacle plus large qui a pour but de raconter des histoires et transporter les gens dans un autre univers »

FÜLÜ jouera le 03 décembre 2022 au Metronum, date organisée par le Focus d’Opus, dispositif d’accompagnement imaginé par Opus. On a posé quelques questions à Lilli et Charlie, 2 des 7 membres du phénomène live electrobrass, à une semaine de la très belle date marquante de cette fin d’année 2022 !

Bonjour les FÜLÜ ! Vous faites parties des 3 lauréats du Focus d’Opus. Comment vous décririez votre musique à des gens qui ne vous connaissent pas encore ?

Charlie : Salut OPUS ! On joue de l’electrobrass luxuriante : “electrobrass” c’est un terme technique pour dire qu’on mélange dans notre musique des sons électroniques et des cuivres (brass en anglais), “luxuriante” c’est plus pour décrire le style en tant que tel.

On joue une musique hybride qu’on place à la croisée de plusieurs genres musicaux : le jazz, notamment celui de la nouvelle scène londonienne, les musiques du monde et les musiques électroniques. À cela s’ajoute une dimension narrative issue du spoken word, une technique vocale qui consiste à réciter un texte sans le chanter, simplement en l’interprétant, un peu comme au théâtre. Dans notre univers musical, on parle de contes. Bref c’est riche, d’où le côté luxuriant !

Vous êtes 7 musicien.ne.s, comment est né le projet entre vous ?

Lilli : Avec Charlie on s’est rencontrés au carnaval de Rio de Janerio. On était parti.e.s avec une fanfare franco-italienne (les Kikafessa) et on a passé un mois à jouer avec tous les blocos, des ensembles de cuivres et percussions de là-bas. On a rencontré plein de monde, entre autres le groupe Technobrass, avec qui on a joué au Rex en septembre dernier et qui fait partie de nos grandes inspirations. 

Quand on s’est installés à Toulouse l’automne d’après on a eu envie de monter un groupe qui incarne nos influences et nos vécus : la fanfare, la techno, le jazz, la danse, la fête ! Au conservatoire, à la fac, dans des jams et dans des colocs on a rencontré petit à petit l’équipe actuelle de FÜLÜ, avec qui on a commencé l’aventure.

L’une des particularités de votre projet, ce sont les masques animaux en bois que vous portez sur scène. Comment est sortie cette idée et comment les avez-vous réalisés ?

L : Depuis le début, FÜLÜ n’est pas qu’un groupe de musique, mais un spectacle plus large qui a pour but de raconter des histoires et transporter les gens dans un autre univers. L’idée des masques est venue naturellement avec la construction de notre esthétique, et quand on a rencontré Nicolas Goutmann et ses masques-mandolines on a décidé de travailler avec lui. 

On a voulu incarner des animaux-tötems pour pouvoir leur associer des traits de nos caractères respectifs. Le choix de chaque animal est le fruit de réflexions individuelles et collectives et nous a permis aussi de mieux se connaître au sein du groupe. Dernièrement on a approfondi le travail au cours d’une résidence avec la metteuse en scène Marion Lévêque, pour que chacun et chacune puisse incarner le masque qu’iel a adopté, pour lui donner corps. 

Je vous ai découvert en live lors d’une soirée organisée au Musée des Augustins par Sozinho. C’était une énorme découverte : FÜLÜ c’est avant tout un groupe de live ?

L : Oui, assurément ! C’est dans le live que l’esprit sauvage de FÜLÜ vient visiter les musicien.ne.s et le public pour qu’ielles s’abandonnent ! A la danse, aux rêves, au folies.

Faire un album ? On a envie de faire les choses bien, de prendre le temps de produire un objet phonographique dont on sera tous.tes fier.es, qui nous représentera pendant longtemps, qu’on imprimera en vinyles, qu’on présentera à des radios nationales…

D’ailleurs, jusqu’ici quels sont vos plus beaux souvenirs de concert ?

C : Parmi nos plus beaux souvenirs de concert, il y a déjà les tout premiers. On est né.es en plein dans la marmite covid, c’est-à-dire qu’on a fait nos 1ers live début 2021, et on a donc profité de la soif (l’avidité !) de concerts qu’avaient les publics qu’on croisait ! Les Augustins sont aussi un souvenir très fort : notre 1er gros concert, devant beaucoup de monde, sur une belle scène. C’était la 1ère fois qu’on présentait notre spectacle tel qu’on l’avait travaillé (masques, interactions, textes etc…), et le public a répondu plus que présent. Il y a eu aussi un très beau concert au Taquin (Toulouse, 31), une grande scène et un très très bon accueil au Festival Jazz’illy (Andilly, 17), un concert au Rex de Toulouse avec les copains brésiliens de TechnoBrass en septembre 2022… Bref beaucoup de bons souvenirs !

L : Pour compléter ce que dit Charlie, dans mon ressenti les souvenirs de concerts sont intrinsèquement liés aux aventures que l’on vit avec le FÜLÜ gang sur la route et aux personnes qu’on rencontre en dehors de la scène.  Parmi ceux de cet été, par exemple, j’aimerais citer le “carnaval sauvage” que l’on a improvisé avec plein d’autres musicien.ne.s en jouant toute la nuit dans les rues de Collioure, et qui a finit en grande baignade nocturne. Les copaines dans le public qui commencent à mettre des masques d’animaux sur leurs visages pendant que nous on enlève les nôtres, au Rex. Les chiens, les enfants, les mamies qui montent sur scène pour nous faire des câlins alors qu’on est encore en train de jouer. Le public qui salue en même temps que nous à la fin d’un concert. 

On parle de live, mais est-ce que vous avez en projet l’enregistrement d’un EP ou album ? On veut tout savoir !

C : C’est dans nos projets du moment effectivement ! On veut sortir un album, ça c’est sûr, la question est de savoir quandFaire un album est un long processus et on a envie de faire les choses bien, de prendre le temps de produire un objet phonographique dont on sera toustes fier.es, qui nous représentera pendant longtemps, qu’on imprimera en vinyles, qu’on présentera à des radios nationales… Donc on ne se presse pas. La machine est lancée, mais impossible pour l’instant de dire si ça sera pour 2023 ou 2024.

Outre la musique, il y a aussi quelques mots en italien dans certaines de vos créations. Pourquoi cette langue ?

L : Depuis petite j’ai l’habitude de garder toujours un carnet dans mon sac, qui représente pour moi un espace où raconter, réfléchir, conserver, imaginer. La naissance de FÜLÜ m’a donné envie de partager ces pages à voix haute avec le groupe (et donc avec le public!), pour qu’elles contribuent à nourrir notre univers artistique. Ma langue maternelle est l’italien, donc les textes n’étaient au début du groupe écrits que dans cette langue. Avec le temps passé en France ( la maîtrise du langage s’améliore) et la volonté de rendre plus explicites et compréhensibles mes textes, j’ai commencé à rajouter de plus en plus de français dans les contes de FÜLÜ. Maintenant j’aime beaucoup me servir des deux langues et les mélanger : ça rend la palette des images et des sonorités bien plus large !

Chaque titre de FÜLÜ porte également un mot d’une autre langue : vous pouvez nous en dire plus ?

C : C’est du swahili, une langue de la corne de l’Afrique (Kenya, Rwanda, Somalie etc.) dont est issue notre nom, “fulu”. Fulu en swahili, c’est l’esprit sauvage. C’est un chamane pyrénéen qui nous a donné ce nom en 2019 au cours de notre première résidence. Il avait eu une révélation et nous l’a partagée autour d’un calumet. C’est donc pour faire écho à notre nom qu’on a donné des noms swahilis à nos premiers morceaux. Et on les présente à l’écrit de la forme suivante : NOM SWAHILI | traduction française (par exemple MCHANGA | sable).

Le dernier clip FÜLÜ vous a demandé énormément de travail : vous nous racontez ?

C : Le clip MCHANGA | sable c’est le fruit d’une collaboration entre FÜLÜ et la graphiste et motion designer Mona Costa. L’idée première de ce clip c’est de donner vie en images à l’univers de FÜLÜ. On a toujours eu la volonté d’avoir une identité visuelle forte et c’est pour ça qu’on travaille depuis la création du groupe avec Mona. L’idée c’est de mêler les disciplines artistiques, et c’est dans cette continuité que se situe le projet d’un clip en images animées. Ça a été un projet de longue haleine : depuis la première évocation d’un clip d’animation en mars 2021 à sa sortie en novembre 2022, 16 mois se sont écoulés !

Le plus long aura certainement été la rédaction du scénario qu’on a pensé, Lilli et moi, avec Mona. Pour ce faire, on s’est énormément appuyé.es sur le conte du morceau en y mêlant les ambiances de désert évoquées par la composition. S’en est suivie la conception du storyboard pour laquelle Nicolas Goutmann, le concepteur de nos masques-tötems, s’est joint à nous. En parallèle, Mona imaginait l’univers graphique du clip (palette de couleurs, paysages, personnages etc.) qu’on validait progressivement, et c’est finalement en janvier 2022 que la graphiste a attaqué la réalisation. Le clip est sorti sur YouTube le 18 novembre 2022 et on a eu jusque-là des très bons retours, du public et des professionnels. Ce qui nous laisse penser que ce ne sera pas notre dernier clip en images animées…

On arrive à la fin de l’accompagnement Focus d’Opus. Que retenez-vous de ce dispositif ?

C & L : C’est un dispositif porté par des acteurs de la presse musicale toulousaine, et ça se sent car on aura tiré de cette année d’accompagnement d’excellents outils de communication. La session photo avec Rémy a déjà porté ses fruits dans le sens où les photos publiées ont eu un très bon accueil du public, et le clip live session, tourné en partenariat avec Bibam Production et le studio Sphère Capitole, promet lui aussi de belles choses !

Au-delà de l’apport matériel, on a ressenti tout au long de l’année un véritable soutien humain, une présence attentive à nos besoins et une écoute de chaque projet musical à son stade de développement. Rémy, l’équipe d’OPUS et les partenaires du dispositif se sont montrés présents pour répondre à nos questions et nous orienter dans le développement professionnel de notre groupe. Sans compter qu’on a tissé des liens forts avec les deux autres projets lauréats, L’Iddé et Mélanie Lesage !

Les salles mises à disposition des groupes pour les répétitions (par Sozinho et les studios de répétition du Metronum, même si on n’a pas pu profiter de ces derniers) ont été aussi très utiles. Et puis, la cerise sur le gâteau : le Metronum, rien que ça !! C’est notre première fois dans cette salle emblématique de la ville rose, et on est très heureux.ses de finir l’année sur cette belle note… Sans compter que c’est un sacré plus de pouvoir l’ajouter à notre “CV” de groupe !

On en vient aux questions rituelles chez Opus : si vous pouviez organiser votre festival idéal, il se passe où, vous faites jouer qui ?

L : Mmmm question très difficile, j’aurais envie de tout mettre et que ça dure une année entière ! Ce serait sûrement un mix entre Imaginaria (petit festival perdu dans les montagnes italiennes), Samba Al Pais (moyen festival au bord de la rivière à St-Antonin-Noble-Val) et le(s) carnaval(s) (de Rio, de la Verrerie, de Marseille…). Il y aurait plusieurs scènes, des spectacles, de l’itinérance, des déguisements, des jams, des baignades à la rivière, des chapiteaux de cirque, un roi carnavale à brûler à la fin du festival. Pas d’horaires de fin de festivité la nuit, bien sûr.

Et les groupes à inviter… Je peux en citer juste quelques-uns?  Electric Vochuila, Surnatural Orchestra, La Femme en Rouge, Bruital, l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Fulu Miziki, Iosonouncane, Lucie Antunes… Bon je m’arrête là..ça y est j’ai trop envie que ça s’organise !!

C : Et est-ce qu’il pourra y avoir une fontaine de caïpirinha au bar ? (rires)

Et enfin, vous savez qu’Opus aime les découvertes musicales : quels sont les 3 projets que vous aimeriez faire écouter à nos lecteurs ?

C : Un tout jeune groupe que j’ai découvert à Toulouse ces dernières années (grâce à Lilli d’ailleurs) qui, selon moi, promet de très belles choses, c’est terestesa. Je trouve qu’ielles méritent vraiment d’être découvert.es par le public toulousain parce que la musique qu’ielles proposent est bien faite, bien écrite, bien produite et joliment interprétée. C’est frais et ça fait du bien aux oreilles !

Back & Forth, un trio de folk originaire du Berry. Je ne suis pas du tout folk à la base, mais là c’est tellement joli… Les harmonies vocales sont un régal pour les oreilles, et je trouve que le groupe dégage quelque chose de beau, simplement, sans trop en faire. Simple, joli et efficace.

Et il y a un tout jeune groupe de la scène jazz toulousaine qui, je trouve, mérite aussi d’être suivi, c’est Ocre : ielles sont encore jeunes, ça se sent parfois dans leur engagement scénique, mais les compos sont bien écrites et je pense vraiment que ça promet. Ielles ont sorti un EP disponible sur les plateformes de streaming, allez écouter !

L : Edda Bel Abysse : projet solo de Lila Gion (ancienne chanteuse du groupe toulousain Ad Libidom). C’est de la pop douce et décalée avec des textes incroyablement bien écrits et des prod minutieusement soignées.

Rotofil Khonaar : duo de batterie-basse bien énervé ! Ça part en noise, punk, drum’n’bass, à plein d’autres endroits et ça rend fou!

Javotte : c’est le tout nouveau projet de choro, jazz et autre de la flûtiste Lucie Jahier, avec de super musicien.ne.s à ses côtés. Ça vient de sortir, mais ça promet de belles surprises !

Merci à tous les deux ! On se retrouve le 03 décembre au Metronum donc ! 

Interview par Rémy

Interview Mélanie Lesage : « Ce concert le 3 décembre va être riche en émotion pour nous. Ce sera le véritable lancement de ce nouveau bébé »

Mélanie Lesage jouera son premier concert le 03 décembre 2022 au Metronum, date organisée par le Focus d’Opus, dispositif d’accompagnement organisé par Opus. La naissance du projet et la description de sa couleur musicale : découvrez ce très joli projet avec cette interview de sa chanteuse Mélanie, à quelques jours du concert tant attendu !

Bonjour Mélanie ! On te connaissait avec le groupe rock Damantra, on te re-découvre avec Mélanie Lesage. Comment est née l’envie de créer ce nouveau projet ?

Salut ! En fait, pendant le COVID on a commencé à composer des petites chansons en acoustique. En parallèle, j’ai eu la chance de récupérer un joli piano droit, et j’ai commencé à jouer un peu, et des compos ont commencé à arriver spontanément. Et en français. On n’allait pas pouvoir les exploiter avec Damantra alors je les gardais dans un coin. Y en a eu une, deux, trois… Et puis début 2022, on s’est retrouvé pendant 5 jours dans une salle en Ariège (Art’Cade) pour une résidence inattendue. En fait, on devait la faire avec Damantra mais Rémi (batteur de Damantra) a eu une intoxication alimentaire la veille. Du coup on s’est retrouvé Robin Virgile et moi là-bas, et on a bossé ces morceaux qui n’existaient pas encore réellement. Et bam ! ça fait des chocapics ! Ou plutôt, un projet tout neuf.

Un autre nom et une autre couleur musicale, pop folk. Tu peux nous citer les influences de Mélanie Lesage ?

En fait c’est une couleur qui est très naturelle pour moi dans la mesure où j’écoute des choses plutôt très calmes la plupart du temps. J’ai tendance à écouter en boucle l’album Worrisome Heart de Melody Gardot par exemple. Plus récemment, il y a Pomme qui me touche particulièrement. Et ensuite, Robin a amené une grosse influence de musique alternative indé comme Ben Howard.

 

Est-ce que tu as hésité à adopter un autre nom de scène ? Si oui partage-nous les idées qu’il y avait dans le chapeau !

Haha. J’avoue que j’ai eu un peu du mal à assumer le fait que ce soit en mon nom. J’avais peur que les gens pensent que ça y est, je prends la grosse tête haha. Surtout qu’en plus je suis pas seule en scène. Au début je voulais appeler ça Bleu Canard parce que je suis littéralement obsédée par cette couleur haha. Mais on m’a conseillé de plutôt le mettre en mon nom, pour que la distinction entre ce nouveau projet et Damantra se fasse mieux. J’ai proposé Mélanie et les Deux Connards, mais on en est restés à Mélanie Lesage haha.

 

L’autre surprise, c’est le chant, en Français ! Est-ce que tu peux nous dire pourquoi ce choix, et si tu as adopté une méthode d’écriture différente ?

En fait un jour j’ai commencé à jouer 4 accords au piano, et c’est des paroles en français qui ont commencé à sortir toutes seules. Et ça a recommencé ensuite. Du coup voilà comment c’est arrivé. J’ai une manière d’écrire qui est très instinctive. J’écoute la musique, et les paroles sortent petit à petit, j’ai juste à tirer la pelote de laine. Ça parait un peu mystique mais ça a toujours été comme ça haha. Ça rend les textes peut-être un peu moins travaillés par moments, mais il y a ce côté authentique qui est très cher à mes yeux. C’est ça aussi pour Damantra. Donc non, rien de vraiment différent dans la méthode, juste le mood qui va plutôt vers l’un ou plutôt vers l’autre !

Les textes sont plus intimes que jamais, et le fait qu’ils soient en français va probablement rendre la connexion avec le public encore plus intense que ce à quoi je suis habituée.

Ce projet est à ton nom, mais tu es accompagnée de deux musiciens, tu nous les présentes ?

Haha oui il s’agit donc de Virgile Jennevin et Robin Fleutiaux, mes acolytes de Damantra. Dans ce nouveau projet, Virgile est principalement au lapsteel (guitare qui se joue à plat), mais il prend le dobro sur certains titres. Robin quant à lui est principalement à la contrebasse.  Ils font aussi des percus au pied.

Le projet en est à ses débuts : pourquoi avoir postulé au Focus d’Opus et quels retours fais-tu sur cet accompagnement ?

En fait, on a failli pas postuler haha. La résidence pendant laquelle le projet est né était la première semaine de janvier. On voulait postuler, mais niveau timing c’était serré serré. 3 jours avant la deadline, on avait pas encore tout enregistré. Je me souviens avoir dit à Robin « c’est bon laisse tomber, on postulera l’année prochaine, c’est trop la course », et lui qui me dit « si si aller ! on sait jamais ! On se motive on finit tout, il nous reste 2 jours! ». On a fini les prises la veille de la deadline je crois. Robin a tout mixé, un petit coup de master, j’ai fait une bio à l’arrache et hop, on a envoyé. Autant te dire qu’on a été très très surpris quand tu m’as appelée pour me dire qu’on était pris haha.

On voulait postuler parce que c’était l’occasion d’être accompagnés sur une année. Le projet était tellement neuf qu’on était sûrs de rien, et ça nous a donné une énorme dose de confiance d’être pris. On s’est dit « y a peut être quelque chose à creuser haha ». Et c’était cool d’avoir le soutien d’Opus et de tous les partenaires pour construire ce nouveau projet.

Juste avant la date du 03 décembre, tu seras en résidence au Cri’Art : tu peux nous expliquer ce que vous allez mettre en place ?

On va travailler un peu le son, vérifier que ce qui fonctionne en répète fonctionne bien aussi sur scène. On va essayer de trouver du temps pour travailler aussi un peu la scène, pour se préparer pour le Metronum.

Si tu devais donner envie à quelqu’un de venir te voir au concert du 03 décembre, tu lui dirais quoi ?

Ce concert le 3 décembre va être riche en émotion pour nous. Ce sera le véritable lancement de ce nouveau bébé et on a envie de partager ce moment unique avec les personnes qui seront là. Pour ceux qui nous connaissent avec Damantra, ce sera peut-être l’occasion de nous voir sous un autre jour, découvrir cette autre facette de nous. Nous en tant qu’artistes, mais aussi nous en tant que personnes. Les textes sont plus intimes que jamais, et le fait qu’ils soient en français va probablement rendre la connexion avec le public encore plus intense que ce à quoi je suis habituée.

 

Quel est l’avenir à court terme de Mélanie Lesage ?

Alors à très court terme je crois qu’on a une petite vidéo Opus qui sort la semaine prochaine ?? J’espère que je spoil rien haha.

Ensuite on a les premières dates qui arrivent, le Metronum, Le Cri’Art, La soulane, un concert à jauge réduite organisée par le Rio Grande… Des résidences aussi, parce qu’on a beau avoir fait beaucoup de concerts avec Damantra, là on propose quelque chose de radicalement différent, et on doit donc presque tout ré-apprendre. On a une 2e session live qui devrait sortir en début d’année aussi.

 

On en vient aux questions rituelles chez Opus : si tu pouvais organiser ton festival idéal, il se passe où et tu fais jouer qui ?

Un festival champêtre avec deux scènes seulement pour que tu puisses voir tous les concerts. Ça joue de 15h à 2h du mat. Du local, très local et de l’émergent. Ça commence tout doux l’après midi avec des artistes comme Julii Sharp, Augusta ou Marie Amali, puis ça monte progressivement en intensité, on fait la fête avec Karpouzi Mon Amour et les Beavers, un peu de rap avec Prade et HYL, puis on passe sur des trucs plus Rock avec Palace Vertigo, Madam et on finit avec du plus vénère avec CxK et NewTT. Tiens je me rends compte que naturellement y a pas mal de projets avec des meufs dedans haha. C’est vrai que c’est super important ça aussi. Il est grand temps que l’équilibre se fasse à ce sujet.

 

Et enfin, tu sais qu’Opus aime les découvertes musicales : quels sont les 3 projets que t’aimerais faire écouter à nos lecteurs ?

Les 3 artistes locales que j’écoute quand je suis dans mon mood cocon : Marie Amali, Julii Sharp et Augusta.

Merci Mélanie : on a hâte de re voir sur scène le 03 décembre au Metronum (on rappelle que le concert est gratuit)

Interview par @remysirieix
Toutes les photos par @annesophie.morel

Le top 10 scène locale d’ LMA

Nouveau top 10 scène locale ! Avec cette rubrique, Opus donne la parole aux acteurs de la scène toulousaine pour qu’ils nous partagent leurs coups de coeur musicaux locaux. Après la sélection des Twin Souls, Oscar Emch, Julii Sharp et du Weekend des Curiosités, on a proposé à LMA de nous partager ses projets toulousains favoris ! Le MC, une des plus belles plumes de la scène rap toulousain, vient de sortir un tout nouveau clip en featuring avec Slim Paul : Putain d’époque. Un artiste à suivre de très très (TRES) près, qui nous partage ses références toulousaines !


JELL-oO

Un duo de musique pop, émotionnelle, vibrante, sincère. 
En live c’est absolument magnifique, c’est un voyage. C’est un peu nos Beatles à nous. (Sauf qu’ils sont deux)


DIABOLO KIWI

C’est un groupe de rock, fusion, groov, j’aime énormément leur univers et le mélange qu’ils amènent, ça me transporte. Ils sont basques mais c’est à Toulouse que j’ai eu la chance de croiser la route de Leire Iribarne, qui était la voix d’ange de Diabolo Kiwi, et qui nous a malheureusement quitté beaucoup trop tôt en janvier dernier. Elle nous manque et je voulais lui rendre hommage dans cette playlist.


SLIM PAUL

Je vois sa musique comme un mélange d’influences entre Muddy Waters, Tom Waits et Ben Harper saupoudré de rap américain des années 90’s. La proposition qu’ils ont amenée avec Scarecrow, son premier groupe, de mélanger le blues et le hip hop, a pour moi ouvert la porte à plein de groupes de fusions a Toulouse et même en France. 


CLAUDE NOUGARO

J’avais envie de mettre à l’honneur un petit jeune qui commence dans la musique (rires). J’écoute toute sa discographie et lis ses lives au mois une fois par an, et à chaque fois je découvre des nouvelles choses, c’est absolument prodigieux d’écriture, d’interprétation, sans parler de tout ce qu’il incarnait et de ce qu’il représente pour notre ville rose. C’est le patrimoine, c’était impossible pour moi de ne pas le mentionner ici.


DAOUD

Daoud est un trompettiste, j’aime la générosité de son jeu et l’énergie qu’il dégage, tout simplement. Il a écumé des centaines de concerts entre l’Europe et les États Unis, aujourd’hui on a la chance de l’avoir à Toulouse, il prépare des pépites avec son groupe, d’ici-là vous pouvez voir ses créations sur Instagram et en tournée un peu partout.


ORRI

Orri c’est un Quartet de Jazz, avec des compositions de Paul Couvreur. Cette chanson Better let it go je peux l’écouter à n’importe quel moment de la nuit ou du jour, elle touche mon âme. Leur EP « Crépuscule » est sortie l’année dernière et c’est un petit bijou de sensibilité et d’élégance.


FABULOUS TROBADORS

Grand classique toulousain, cette chanson Demain, demain me touche toujours autant. Leurs disques ont bercé les trajets en voiture de mon enfance. 


FURAX BARBAROSSA

Grand rappeur, grand écrivain, Furax c’est pour les jours de grandes colères et de grandes tristesses. Je pense qu’il contribue à mettre le rap toulousain sur la carte de France, son univers, son personnage, ses visuels tout est ficelé, c’est un travail d’orfèvre. Croisade c’est mon morceau ultime, mais je conseille tout l’album « Testa Nera » d’une traite, un classique.
J’en place aussi une pour Melan et Fadah qui sont pour moi des dignes représentants de ce rap à plume que j’affectionne et qui m’a construit. 


MATEO LANGLOIS

Une belle plume, des pianos violons, c’est la chanson française actuelle que j’aime et dans ce qu’elle a de plus beau.


DEAD ROBOT

Trio jazz qui met des grandes tartes de virtuosités et de groov. Curtis (batterie) et Idriss (basse) c’est pour moi le duo basse-batterie le plus fou que j’ai vu à Toulouse. J’attends un disque de toute urgence !

Retrouvez le TOP 10 d’ LMA sur Spotify :