Tremplin Le Roi De La Zik : «De réelles conditions de live et un suivi d’artistes»

C’est dans son studio Rimshot, Rue des Anges, qu’on est allé rencontrer Gaël, créateur du tremplin musical Le Roi de la Zik. La 3e édition de ce tremplin sera pour l’équipe d’Opus l’occasion de fouiner encore un peu plus dans le cœur de la scène émergente toulousaine. Rencontre avec ce passionné de musique, qui nous explique en détail les différentes étapes de ce tremplin, pour lequel les groupes pourront candidater à partir du 21 décembre 2015…

Salut Gaël. Tu es le créateur du studio et du label Rimshot. Depuis maintenant 3 ans, tu organises le tremplin Le Roi de La Zik. Tu peux nous expliquer la genèse de ce projet ?

Gaël : Le projet s’est d’abord créé avec le tremplin Les Feux de la Rampe. Le tremplin devait servir à faire connaitre le studio. C’est finalement devenu un réel dossier annuel, qui pourrait aujourd’hui vivre même si le studio n’existait pas ! Donc la base du projet c’est ça, un projet que j’avais en tête et qu’on a lancé avec Doni de Sozinho, je lui ai présenté le dossier en lui disant que ça pouvait être une belle vitrine pour son association qui, à la base, travaillait dans les musiques actuelles et la programmation.

Et le passage au Roi de la Zik ? 

Gaël : C’est tout simplement suite à l’arrêt des Feux de la Rampe. C’était une machine trop grosse, en terme de logistique, de temps, de finance et de gestion. On a décidé d’arrêter les Feux de la Rampe pour partir sur un concept plus petit.

La première étape, c’est la réception des maquettes. Comment se passe la pré-sélection ?

Flyers candidature 2016Gaël : La première étape pour les groupes, c’est de candidater. Ils vont s’inscrire pour passer en commission d’écoute. Les inscriptions sont ouvertes du 21 décembre au 29 janvier : un simple formulaire à remplir sur le site www.leroidelazik.com avec un seul titre, une photo de presse et une description technique du groupe.
On part du principe qu’un groupe, avant de travailler un album ou un EP, doit travailler un single, un premier titre qu’il va falloir cliper, il va devoir travailler du digital… Le Roi de La Zik utilise des leviers qui font partie de ce développement-là.

Ensuite, la commission d’écoute va se retrouver le 6 février, dans les locaux du Label.
Il y aura l’équipe du tremplin bien sûr, mais aussi certains de nos partenaires dont toi pour Opus, mais aussi Antony de Thorium, Julien et Mathieu de MathPromo, Thierry de Replik CD et Magalie, speakeuse officielle du tremplin depuis nos débuts, mais également co-fondatrice de l’Etoile d’araignée.

Cette commission d’écoute sortira 40 projets, c’est là que le public est appelé à se prononcer via la page Facebook ?

Gaël : Sur les 40 présélectionnés, le jury va donner un ordre de préférence. Ces 40 vont entrer en concurrence sur la page Facebook du Roi de la Zik, le public va donc pouvoir voter pour donner son classement sur ces 40 artistes. On va ensuite coupler les classements jury et public, pour faire ressortir 20 groupes qui partiront en live et 20 autres qui partiront en concours pour gagner un EP avec notre partenaire McDonald’s.

Pour les 20 qui partent en live, ça se passe au Saint des Seins c’est ça ?

Gaël : Exactement. Je suis pas un fan des soirées à thème, j’aime le mélange, il s’agira donc de soirées éclectiques. L’an dernier, par exemple, on a eu du métal et du rap et ça se mélange très bien ! Pour les dates au Saint des Seins : les quarts de finale avec 5 groupes par soirée se passeront les lundi 4 avril, mardi 5 avril, lundi 18 avril et mardi 19 avril 2016. Ensuite, on a les demi-finales les 10 et 17 mai et la finale le 7 juin. Tout au Saint des Seins, start 20h et une entrée à 5 €. Les vainqueurs en quart, demi et finale seront désignés par le public : un groupe fonctionne par sa musique, mais aussi par sa capacité à déplacer les foules… D’où l’importance de faire voter le public.

Et pour le vainqueur,  un accompagnement avec Rimshot ? 

Gaël : Pour le gagnant, on produit son disque, on l’enregistre, on le fait fabriquer en 500 exemplaires et il gagne aussi un packaging de t-shirts pour le merchandising. Après, on essaye d’accompagner ce projet, sa stratégie : on va voir avec le vainqueur quelles sont ses ambitions et on adapte en fonction. T’as des gens qui font de la musique juste pour le loisir et c’est pas du tout les mêmes envies qu’un mec qui a envie de faire une distribution nationale.

Tu proposes un accompagnement sur mesure donc !

Gaël : Exactement. De toute façon, un accompagnement musical est forcément sur-mesure. Quelqu’un qui met la même sauce pour tous les artistes, c’est quelqu’un qui n’a pas compris ce qu’est la musique ! T’es obligé de faire du sur-mesure. Notre objectif, c’est d’utiliser les outils que le groupe met en place et de les orchestrer de la meilleure façon. En fonction des ambitions du groupe, on va chercher les partenaires adéquats, on va chercher des fonds… Mais tout dépend de ce que le groupe ambitionne ! C’est le profil du gagnant qui va cibler notre accompagnement.
Chaque année tu dois donc voir éclore de nouveaux projets. Tu la qualifies comment cette scène toulousaine et comment tu juges son évolution ?

Gaël : Disons qu’il y a 10 ans, on était beaucoup plus sur des musiques amplifiées, un rock un peu impulsif, des artistes métal, un rock très énergique. Aujourd’hui, ce rock énergique a un peu disparu. Quand on entend du rock, c’est plus du rock anglais j’ai l’impression, à l’ancienne, façon années 60’. Ce qui est hallucinant sur ces dernières années, c’est le développement du rap, du hip-hop et de l’électro. Y’a vraiment une fusion qui s’est faite avec cette musique électronique, tout le monde a un peu recours à la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) dans tous les styles de musique, donnant un côté un peu plus produit.

Pour les prochains candidats, tu peux nous dire ce qu’il s’est passé pour les vainqueurs et l’avancée de leurs projets ?

Gaël : Le premier vainqueur, édition 2014, c’est So Groovy. Ils ont fini d’enregistrer l’album, il part en distribution, sortie prévue pour fin mars 2016. Ce projet est soutenu notamment par le Fond pour la Création Musicale. C’est un beau projet qui va arriver, un 10 titres et on les aide pour le développement.
Pour le gagnant de l’édition 2015, The Panda, le profil de leur projet a été établi. Ils comprennent dans quelle direction on peut aller et ce qu’on peut leur offrir. Ils sont actuellement en phase de composition. On devrait entrer en enregistrement de disque courant 2016.

Quelles sont les plus-values du Roi de la Zik ?

Gaël : Pour moi, on est un des seuls tremplins locaux à encourager les groupes à utiliser le digital. On leur amène des outils pour essayer de communiquer de la meilleure façon sur leurs réseaux, pour leur apporter le plus de visibilité possible. Si tu laisses le digital de côté t’es quasi sûr de te planter, d’où notre choix du concours web via Facebook.
En ce qui concerne l’évènementiel… J’ai été musicien, j’ai fait du camion, j’ai organisé des festivals, j’ai fait toutes les salles toulousaines, j’ai tout saigné je pense et je suis certain qu’on est compétent.
Ce qu’on propose aux participants, c’est des réelles conditions de live et des vraies prestations scéniques. On les met dans une position de préparation du show car ils vont être attendus par le public. Ça permet aux groupes qui n’ont fréquenté que des petites salles, d’être dans de réelles conditions de live, et c’est, je pense, la vraie plus-value du tremplin.
Ensuite, une autre petite nouveauté : on va enregistrer cette année les live des 20 groupes qui passent sur scène et les filmer avec plusieurs caméras. On va leur fournir ces supports. On fait en sorte qu’ils aient des outils qu’ils pourront utiliser dans leur promotion, même s’ils ne gagnent pas le tremplin.

Le Roi de la Zik c’est aussi un tremplin de partenaires, certains classiques par rapport à l’identité musicale du tremplin, mais certains plus étranges comme McDo…

Gaël : Je vais commencer par les partenaires musicaux. On bosse avec Le Saint des Seins depuis 3 ans, ils nous lâchent pas et on les lâche pas, j’adore travailler dans ce lieu et je changerai pour rien au monde tant qu’ils voudront travailler avec nous !
Ensuite Printshot est là depuis le début aussi, ils étaient même là sur la dernière des Feux de la Rampe. Ils nous accompagnent en print sur tous les supports de com’ physiques.
On est aussi avec Useless Pride qui habille le staff en t-shirt et qui fournit un lot de t-shirts aux gagnants.
Cette année donc Opus rejoint l’aventure, avec également Thorium. Ces deux webzines accompagnent l’événement de façon médiatique entre guillemets et prendront part à la commission d’écoute.
Lebonzikos.fr, un site internet de recherche de musiciens est partenaire aussi.
Replik CD avec Thierry qui sera là donc à la commission d’écoute, mais aussi sur les dates, il est toujours là, un gars de terrain aussi et qui finance la fabrication du disque du gagnant.
Et cette année Mathpromo nous rejoint aussi pour la première fois, Julien et Mathieu seront dans la commission d’écoute et proposent un suivi du gagnant pendant un an également !
En plus de l’accompagnement des partenaires, cette année Christophe Vidal nous fait le plaisir d’être parrain de cette édition. Il est maire de la nuit de Toulouse et relayera l’actualité du tremplin dans Minuit.

Et donc McDo offre 3 ans de burgers au gagnant ? 

Gaël : (rires) Non pas du tout. Le service marketing de McDonald’s Toulouse et sa banlieue est un de mes partenaires les plus fidèles. Du coup pourquoi McDo ? Ils sont partenaires de pas mal d’événements en local, qu’ils soient musicaux, théâtraux ou sportifs… C’est un réel soutien pour nous dans la mise en place de la communication car on a la possibilité de parler du tremplin dans leurs 19 restaurants à Toulouse. C’est aussi un des seuls qui nous soutienne financièrement et qui nous permette de rendre l’événement viable. L’apport de McDo n’est pas négligeable, ils font vraiment de la qualité sur le local et j’arrêterais de travailler avec eux pour rien au monde !

On en arrive aux 2 questions rituelles chez Opus : si t’organises TON festival idéal, il se passe où et tu fais jouer qui ?

Gaël : J’en sais rien du tout ! (silence) Je me ferais un kiff perso à la Prairie des Filtres, avec Rage Against The Machine en gratuit bien sûr. Rage, Primus, je me ferais peut-être même un kiff extrême avec Korn au milieu… Un festival de OUF ouais ! Un Helfest OldSchool, d’ailleurs Korn est au Helfest je crois cette année…

Et enfin, 2 3 groupes à nous faire découvrir ?

Gaël : J’ai découvert un groupe là en fouillant Deezer, l’album Milk and Green du groupe Malted Milk, un espèce de soul jazz.  Après sur Toulouse il faut écouter Wild Noblesse et Fuzzcake, 2 projets très différents, mais vraiment bien !

Merci à toi et on a hâte de découvrir les candidats à cette nouvelle édition ! 

Merci à toi !

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Rémy

Créateur d’Opus, Rémy est à la fois rédacteur et photographe dans notre media. Un mélomane qui écoute aussi bien du rock que du rap ou de la pop, et qui aime fouiller la scène locale.
C’est également lui qui gère le projet Focus d'Opus