333 : Chilla marque un temps et expérimente la loi du triple retour.

Alors que nous connaissions Chilla comme ensorceleuse de mots et tortionnaire de bourreaux, nous la retrouvons libérée sous le joug de la numérologie. Le lien universel entre signifié et signifiant semble teinté d’évidence pour Chilla qui foule aussi bien la planète de Merleau-Ponty que celle de Daniel Tammet. La rappeuse revient avec un troisième écrin musical encré de maturité et répondant à l’appel du nombre sacré “333” (2024) : quid de sa signification ? Cette dernière ne manque pas de simplicité : l’amour dure trois ans, l’artiste a fêté ses trois décennies existentielles et l’écriture de son album a pris trois années. Chilla honorera triplement la plénitude et la puissance de la lune du 29 novembre, à La Cabane, avec un rap tenté par la pop d’Adam. AHOO 

Maréva Ranarivelo alias Chilla revient avec un livre des Ombres à moitié satanique sur lequel est gravé le nombre 333. Il se compose de treize pages arpentant les fondations du self, le corridor de l’amour, l’antichambre du conflit et l’exquise chambre de la solitude. Hécate a mis Chilla sur un chemin d’humus transformé en poussière d’étoiles avec une énergie féminine attisant l’embrasement apollinien. Les prémices créatives de l’album puisent leur sève dans l’octroi d’une ellipse spatio-temporelle sur la terre rouge malgache. Cette parenthèse constitue à la fois un retour aux racines paternelles ainsi qu’une ambivalence contemporaine : être connecté.e tout en étant déconnecté.e. Dans sa déconnexion, Chilla a façonné des palais avec le sable de Chronos, cohabité avec Hermès et sympathisé avec Apollon. Elle a vécu au rythme de la nature, au tempo des astres et en symbiose avec les éléments. A posteriori, la rappeuse a mis du cœur à l’ouvrage en créant un projet métissé et doté d’une grande richesse. Son inspiration est colorisée par un échantillonnage issu d’embruns acoustiques de soul, de reggae, de rap et de hip-hop. La préciosité de l’art chillesque est plurielle : la suavité de sa voix persuade autant qu’elle ne séduit, ses mots sont libérateurs voire salvateurs pour toute une génération et son flow nous plaque au sol. Prêt.e à mordre la poussière ? Chilla aborde différents sujets à mesure que les maux s’enchaînent et que les notes défilent : l’amour, ses blessures et ses dangers (+33), la nécessité du risque et le rapport au temps avec un Carpe Diem diamanté (L.A), l’acceptation et le respect de soi ou encore le bannissement d’un faire-semblant. La chanteuse collabore avec Kobo (J’attends trop de toi), Disiz (Petit Cœur) ainsi qu’avec une pop qu’elle effleure délicatement. 

Chilla posera son timbre chaud et chantera la sincérité au rythme des beats sur le plancher de la Cabane, le 29 novembre. On a hâte ! 

Bisou Petit cœur,

S’il y a plusieurs façons d’écrire un article, Morgane a dessiné la sienne : en écoutant l’artiste, elle écrit des mots sur une feuille blanche avant de les relier entre eux, créant un tableau littéraire pour premier élan éditorial.
Une des plus belles plumes de notre équipe dont les goûts musicaux oscillent entre peintures pop, rock, et bien d’autres teintes de genres.