Santa : la confession pop d’une femme incandescente.

ll y a des disques qu’on dévore avec les oreilles et d’autres qui s’écoutent avec la cage thoracique. « Recommence-moi » (2024) fait clairement partie de ces derniers : un recueil acoustique qui tape sous le sternum, comme un battement qui ne sait plus très bien s’il est cardiaque ou rythmique. Le 23 novembre 2025, Santa déposera son arsenal sensible sur la scène du Zénith de Toulouse, entre piano impudique et synthés qui scintillent dans le noir. 

Après avoir flambé les scènes européennes avec Hyphen Hyphen, Samanta Cotta alias Santa quitte le flamboyant collectif pour mieux se retrouver. C’est seule, ou presque, qu’elle compose « Recommence-moi », entre la Côte d’Azur de son enfance, les échos de Véronique Sanson dans les veines, et la présence précieuse de Sage (Revolver)  à la réalisation. « Recommence-moi » livre dix morceaux, faisant parties intégrantes d’un puzzle émotionnel dans lequel la rupture n’est pas une fin mais un palier. L’album se pense en narration :  Populaire ouvre la porte du paraître, Recommence-moi en est l’aveu central, et Les mots vient poser un baume sur les plaies ouvertes par Le silence. Santa évoque le vide après l’amour, le trop-plein quand l’image déborde, le courage d’oser ne pas plaire. Les paroles de Santa sont limpides mais jamais plates et disent ce qu’on ose à peine murmurer : sans emphase, sans fioriture. L’instrumentalisation s’inscrit dans un exercice de cohérence et de finesse. La basse est chaude, le piano omniprésent (pulsé, jamais plaintif) et les synthés peuvent évoquer les ballades électroniques de Mymy : bienvenue dans un univers eighties exposé sous un angle claro-obscuro. La volcanique Santa nous fait le don d’une pop chromée à la Sanson sous néon où les cicatrices deviennent harmonies. « Recommence-moi », c’est le journal d’une femme qui ne demande plus la permission de ressentir et qui ose se libèrer en faisant usage de la catharsis musicale. La chanteuse a vécu et sait que l’amour n’est pas à refaire mais à rejouer, comme un standard.  Santa n’est pas une popstar : c’est une warrior en feu doux, une héroïne de clip vintage qui ne court plus derrière personne. Elle s’assoit, regarde, scande. Et nous ? On écoute comme on lirait un roman photo de Marguerite Duras remixé par Mylène Farmer : on boit notre Santannade avec tendresse, fascination en profitant d’un petit goût d’interdit sucré et de Pop corn salé.

Santa sera au Zénith de Toulouse le 23 novembre 2025. Prépare tes oreilles, ton cœur, une chemise à jabot si l’envie te prend. Et surtout : n’oublie jamais que Recommencer n’est pas tricher, c’est aimer à nouveau et en pleine lumière. La Révérence est à Véronique ce que La Différence est à Santa mais Chanter le monde les réunit sous le plus joli des astres.

Générique de fin et spéciale dédicace à ma folle préférée,

S’il y a plusieurs façons d’écrire un article, Morgane a dessiné la sienne : en écoutant l’artiste, elle écrit des mots sur une feuille blanche avant de les relier entre eux, créant un tableau littéraire pour premier élan éditorial.
Une des plus belles plumes de notre équipe dont les goûts musicaux oscillent entre peintures pop, rock, et bien d’autres teintes de genres.