Interview Eddy de Pretto : “La musique est au service des mots”
Opus et Néo se sont associés à l’occasion de la tournée des Inouïs du Printemps de Bourges, pour interviewer les 4 groupes présents au Metronum, théâtre de la première date de cette saison. Après le lauréat 2015 et 2016, Last Train et Clément Bazin, on a rencontré le grand gagnant 2017 : Eddy de Pretto.
Bonjour Eddy, tu es lauréat des Inouïs du Printemps de Bourges cette année. Que t’as apporté ce tremplin?
Ecoute, déjà une tournée qui commence aujourd’hui à Toulouse, j’suis hyper content. Et plein d’autres dates ! Ca m’a apporté aussi de la visibilité professionnelle et un public. Et un beau trophée aussi qui est chez moi.
Habitué des tremplins tu es aussi lauréat des Inrock Labs 2016 : ces tremplins deviennent-ils indispensable pour un artiste aujourd’hui?
Pas forcément mais ça peut nous aider en effet à faire évoluer notre projet, surtout le faire voir, gagner en visibilité, mais y’a tellement d’autres moyens de développer un projet ! Ca en est un, ouais, en effet.
Ta musique croise, avec justesse, chanson et influences rap. Comment as-tu dessiné cette couleur musicale ?
J’ai pas dessiné de couleur musicale justement, cela c’est fait juste en fonction de mes influences, de ce que j’avais envie de mettre, tout en conservant le plus possible les mots. Ca a donné cette musique mais toute cette musique est au service des mots, j’pourrais dire que ce sont les mots qui ont plutôt influencé la musique.
Kid, ton premier EP est sorti la semaine dernière, comment on se sent les premiers jours après la sortie?
Euh ben écoute…très bien (rires), il a été super bien accueilli par les médias et par le public, donc y’a pas mal de choses qui se passent. Après la sortie de l’EP c’est bien, ça ouvre les perspectives à des choses encore plus grandes.
Pourquoi un EP, plutôt qu’un album?
Parce que c’est ma manière de rentrer dans le game, tout simplement en disant “voilà coucou je suis là, coucou j’arrive” et peut-être que la prochaine fois l’album sera d’autant mieux, mieux, juste mieux, ahaha.
Tu as collaboré pour cet EP avec les producteurs de Booba et de PNL, comment s’est faite la rencontre?
J’avais rencontré pas mal de producteurs, il se trouve qu’ils ont étaient les meilleurs, en tout cas pour danser mes titres et les faire un peu rebondir comme je voulais. C’est ce que je cherchais depuis le début de faire groover le français, ça a été assez facile de coopérer, c’est eux qu’il me fallait.
On t’a découvert avec Fête de trop, si tu devais donner envie aux gens qui ne connaissent pas ce titre de l’écouter, que dirais-tu ?
J’essaie de décrire le moins possible ma musique donc je sais pas comment décrier ce titre là… J’dirais entêtant !
Fête De Trop c’est aussi un clip assez original entre monologue tourné face à un miroir, images tournées au téléphone et multiplications de vidéos de toi. Pour un premier clip c’était important de faire connaître ton visage ?
Oui oui oui c’est un projet qui me raconte énormément, qui me défini, qui est très axé sur moi. C’est mes histoires, mon moi, enfin tous mes problèmes, mes questionnements. Donc oui j’avais envie d’incarner au maximum mon projet par celui qui l’écrit et celui qui l’a créé de toutes pièces, du coup j’avais envie d’être la personne face caméra. Même pour Kid on me retrouve face caméra et j’ai envie de garder cette image de silhouette un peu définie qui est représentée par “le moi“ de la chanson.
Tu es une preuve de plus que l’on peut chanter en français avec des textes puissants, tu te veux défenseur de notre langue ?
“Défenseur de la langue”, je sais pas c’est un grand mot. Moi ça m’a toujours parlé le français, j’ai jamais aimé chanter dans une autre langue. En anglais ça me mettait pas les poils, alors que quand je chantais en français ça me les mettait. Ma langue maternelle je m’y retrouvais énormément, la sensibilité était claire, nette et précise donc c’est pour ça que j’avais envie de la défendre.
Sur scène, tu fais des lancements avec un iPhone. D’où te vient cette idée ?
Basiquement parce que je suis toujours avec mon iPhone et que j’avais envie de questionner cette image de silhouette toujours branchée à son iPhone, même sur scène, même pour lancer la musique et même pour servir le propos que je voulais défendre : c’est à dire juste des mots, une musique et une mise en scène très minimaliste, donc juste une batterie, moi, et un iPhone qui lance. J’trouvais que c’était assez graphique et que c’était d’autant plus incisif pour le projet, j’trouvais que c’était beaucoup plus fort, beaucoup plus puissant pour juste défendre le mot encore une fois.
C’est quoi l’avenir d’Eddy De Pretto ?
L’avenir d’Eddy De Pretto c’est surtout un album, printemps 2018, et puis plein de choses j’espère, des victoires et des victoires.
Si tu imagines ton festival idéal, il se passe où et tu fais jouer qui ?
Mon festival idéal ? J’ferais jouer… Première partie Bibi Bourelly, en seconde partie Jorja Smith et en troisième partie Frank Ocean, que des anglais d’ailleurs, voilà, ce serait un festival anglais.
Merci Eddy ! On se donne rendez-vous au printemps pour ton premier album !
Interview réalisé par Vanessa,
retranscrit par Clément Cazaubon (Néo Toulouse)
Pour écouter l’interview :