Bertrand Betsh survit à l’épreuve du temps
Crédits photo Bastien Carayol
Bertrand Betsh et son 20e album font figure de survivaliste dans le paysage de cette chanson française, chanson de l’intime, poésie à la fois belle et fragile.
Dans son “Kit de survie en milieu hostile”, il n’est pas question de totem d’immunité ou de bander ses muscles saillants mais plutôt de conter nos faiblesses, nos fragilités avec bienveillance et lucidité.
Depuis ses débuts chez Lithium, il nous en a servi des Soupes à la grimace, pas du genre à animer les repas le BB et pourtant à chaque nouvelle sortie, même si la recette semble inchangée, on s’installe et on demande du rab.
Dès les Grands voyages et son très beau clip signé Guillaume Carayol, la promesse de ce grand solitaire est tenue, on est captivé par la beauté et la délicatesse des arrangements. Les mélodies, à la fois familières et surprenantes, nous emportent effectivement dans un voyage émotionnel où chaque note semble parfaitement à sa place. Loin des artifices et des effets superflus, l’album respire la sincérité et l’authenticité.
11 titres comme autant d’histoires de soi, instantanés de la vie, avec ses joies et ses peines. À l’aube de ses 60 printemps, Bertrand Betsh ne cesse de nous émerveiller comme avec Amor Fati ode à l’amour inconditionnel de la vie. Embrasser chaque instant, qu’il soit doux ou amer et dans notre époque où il est de bon ton d’afficher sa réussite qu’il est savoureux d’écouter ce mantra et se dire que “Même faillir te grandit“.
Ce “Kit de survie en milieu hostile” ne sera certes pas la bande son de votre été mais un compagnon de route, un refuge dans lequel il est bon de se replonger. Un 20e album d’une discographie sur laquelle le bonheur et l’optimisme a semblé glisser mais qui se conclue par cette phrase “Il faut aller vers la joie.” Touché !
En concert samedi 20 avril à la Grande Famille à Pinsaguel.