Interview MALVINA – Mercedes c’est la jeune femme que j’ai toujours rêvé d’être

Après un passage éclair à Toulouse le 5 octobre dernier, MALVINA nous a fait le plaisir de répondre à quelques questions.

Bonjour MALVINA , on t’a vu il y a quelques jours lors de la soirée organisée par le collectif toulousain Lvl Up. J’étais au bord de la scène, et je ne crois pas me tromper en disant que tu as fait fureur auprès du public! On veut donc en savoir un peu plus sur toi !

Tu as sorti ton premier album en mai dernier. Qui est Mercedes, elle qui a donné son nom au disque?

Mercedes c’est mon deuxième prénom et c’est le nom que j’utilise en tant que Domina. L’écriture de l’album s’est fait dans cette période de ma vie où j’explorais le BDSM, mon rapport aux relations femmes/hommes, l’importance de l’empathie…et puis il y a aussi une histoire plus complexe derrière ce prénom, j’ai du le récupérer après qu’on me l’a volé donc c’est très symbolique pour moi d’avoir appelé cet album comme ça. Mercedes c’est la jeune femme que j’ai toujours rêvé d’être et tout le combat et la reconstruction nécessaire derrière pour y arriver.

Je suis très à l’écoute de mon instinct, c’est ça qui guide ma création. Mon instrument c’est mon corps.

On trouve ton album de la musique électronique, parfois indus, des instruments plutôt typés “rock”, des orchestrations classiques, de la pop…. Bref, c’est un vrai challenge de te ranger dans une case! Comment qualifies-tu ta musique?

J’aime bien dire que c’est de la pop hardcore. Ma DA c’est qu’il n’y a pas de DA, tout est permis du moment que je me tape des barres.

La même semaine que celle de ton concert toulousain, tu as sorti une version piano / cordes de quelques un de tes titres. Cette session est incroyable, on y prend pleinement conscience de ta technique musicale. Comment abordes tu la création de tes morceaux ? Quel instrument joue le rôle de bâtisseur ?

Je n’ai pas vraiment de directive particulière dans la création, chaque morceau nait de façon un peu différente. Je n’aime pas trop les « méthodes » , en revanche je suis très à l’écoute de mon instinct, c’est ça qui guide ma création. Mon instrument c’est mon corps.

Cette session classique propose un contraste saisissant entre la douceur des mélodies et des textes souvent crus et décomplexés. Ca m’a d ailleurs fait penser au “Gentiment je t immole” de MAI LAN que j ai pris plaisir à réécouter 🙂 Quelle est ta source d’inspiration quand vient l’heure de remplir une page blanche ?

Un peu comme tout artiste j’imagine, je m’inspire beaucoup de choses que j’ai vécu, de sujets qui me chamboulent. Quand j’écris c’est le moment où je peux enfin faire la paix avec une certaine colère en moi, c’est le moment où je peux rendre poétique un sujet dégueulasse. C’est ce que j’ai essayé de faire avec cette session à Ferber.

Avec MALVINA, j’explore une facette de moi plus pop et trash.

Cette année, on t a également vu tenir la baguette devant l orchestre symphonique de Pomme. Quelle place occupe la musique classique dans ta vie et de manière plus étendue, quelles sont tes influences musicales?

C’est le milieu dont je viens, la conservatoire tout ça, donc ça a toujours pris une grande place dans ma vie, et puis j’ai toujours été transporté par la musique orchestrale. C’est quelque chose qu’on partage Pomme et moi, d’où cette collaboration.
Après j’adore m’inspirer de l’entièreté des styles musicaux, j’ai une grande curiosité face à la musique en général. Ça se sent dans mon album “Mercedes” d’ailleurs, tout m’intéresse et je veux tout explorer.

Il y a 2 ou 3 ans, tu évoluais sous le nom de Malvina Meinier. On trouve d’ailleurs encore ce compte sur les plate-formes de streaming et on peut y découvrir 2 albums et plusieurs EP. Pourquoi avoir séparé les projets ?

Ce sont deux personnes très différentes. Avec Malvina Meinier j’ai exploré un monde de musique à l’image, c’était très expérimental, très ambient.
Avec MALVINA, j’explore une facette de moi plus pop et trash.
Et puis j’avais besoin de couper les ponts avec la moi d’avant.

Avec le sujet du disque c’était très facile de faire de l’image BDSM ou gothique

Si tu dois faire découvrir ton univers en un titre de ta discographie, lequel choisis tu ?

Je dirai le titre éponyme Mercedes. C’est un peu un condensé de ce que tu vas trouver dans l’album, de l’hyperpop, du metal, des sons technos, du chant doux, du scream. C’est un gros bordel ce morceau, ça représente bien le délire.

De mon côté je choisis BRAT ou peut-être Feelings… Coucou Jehnny Beth !

BRAT il est pas mal dans le genre aussi, techno, electro, scream, il est assez inclassable.

Feelings finalement c’est juste de la trap metal, haha !

Belle transition pour parler de Pop Noire, le label de Jehnny Beth et Johnny Hostile, chez qui tu es signée. Peux-tu nous dire en quoi le choix de ce label a influé sur ta DA ?

Là où la collab a été hyper intéressante, entre autres, c’est qu’avec le sujet du disque c’était très facile de faire de l’image BDSM ou gothique. Et eux ils ont pris totalement le contre-pied de ça, ce que j’ai trouvé assez intelligent. Les images sont très douces, très pures, et finalement ça colle mieux à ce que je peux être dans la « vraie » vie. Ce que je montre, grâce à eux, c’est pas un personnage, c’est moi. Comme le clip de Sorry not sorry par exemple.

À quoi doit on s’attendre dans les mois à venir ? Une tournée ? Des nouveaux clips ? Des collaborations ?

J’ai plusieurs dates à venir, principalement en France. Je ne pense pas faire de nouveaux clips pour “Mercedes”, mais d’autres projets autour de l’album vont arriver oui.

Pour finir, nous avons pour habitude chez Opus de demander aux artistes que l’on interview de nous partager leur coup de cœur… Et s’il est toulousain, c est encore mieux ! Alors MALVINA , qui est ton crush musical du moment ?

Je vais donner énormément de force à ma go Maïcee qui est en train de dead ça. J’ai écouté son EP “I think my brain is weird” tant de fois ça en est ridicule. Bref allez écouter, she serves.

Merci Malvina pour cet échange! On espère te revoir très vite à Toulouse!

Si vous doutiez qu’on puisse être féru de rock et amateur de rap, Thomas vous prouvera que c’est possible ! Un habitué des salles de concert que vous retrouverez toujours côté jardin…
Très impliqué dans Opus, Thomas encadre la team rédac.