Paranova : « On n’est pas là juste pour faire 3 concerts, on aimerait bien que ça aboutisse à quelque chose »

Tout nouveaux sur la scène Toulousaine, on a rencontré le groupe Paranova, lors de leur premier concert début février au Café de la Concorde. Ce quatuor aux guitares électriques et à la voix chaude nous ont transporté par leur univers expérimental dans une ambiance rock et atmosphérique. L’occasion d’en savoir un peu plus sur le groupe et ses projets à venir…

 Salut Paranova !  Vous êtes tout nouveau sur la scène musicale, ça fait longtemps que vous jouez ?

Jean-Charles : Qu’on joue séparément, oui ça fait longtemps. Pour certains membres du groupe, ça fait une quinzaine d’année. Après, ça fait deux ans qu’on a formé Paranova et donc deux ans qu’on joue avec ce groupe ; c’est son premier concert. Mais c’est une modification profonde de My Sonic Rose, l’ancien groupe avec qui on a fusionné.

Qui faisait partie de ce groupe ?

1621897_321174538079563_6019967330035368694_nJC : Sur les 4 éléments de Paranova, il y a 3 éléments de My Sonic Rose. Avec Alix, le nouveau guitariste, on a un peu voulu changer de concept.

Philippe : Sylvain, JC et moi on était dans My Sonic Rose. Alix nous a rejoints l’été dernier. Au départ, en tant que guitariste pour aider et laisser JC se consacrer exclusivement au chant. Et puis très vite, on s’est aperçu que par l’univers d’Alix, par ce qu’il pouvait apporter et par la volonté aussi qu’on avait d’élargir le spectre de jeu, le concept même du groupe était revu de fond en comble. Du coup est venu l’idée de se détacher de ce concept initial et à force de réflexion, de travail sur nos morceaux, etc., a émergé le nom de Paranova.

D’ailleurs, pourquoi Paranova ?

JC : C’est assez compliqué, mais d’entrée c’est la sonorité qui nous a plu. Et c’est forcément un peu la base de notre son. On avait une nouvelle couleur et il fallait que la couleur du son qu’on avait, s’accorde avec un nom. On a trouvé que Paranova s’accordait très bien avec. Après c’est un ressenti artistique.

Philippe : Ouais c’est un nom qui nous plaisait et très franchement, on est parti sur beaucoup de piste de noms. On a fait un brainstorming qui a duré un bon mois et demi. On a balancé tout ce qui nous venait à l’esprit tout en essayant de faire un lien avec les thématiques. Et surtout, c’est un nom qui correspondait aux 4 membres du groupe, ce qui n’est pas toujours évident. On avait à peu près 200 noms de groupes qui ne correspondaient pas à tout le monde et Paranova, c’est le seul nom qui finalement reflète assez bien l’esprit du groupe, tout le monde s’y retrouve un petit peu. Visuellement aussi, c’est un nom je pense qui accroche bien, qui n’est pas dur à retenir et qui en même temps peut-être évocateur et qui demande à creuser et à voir ce qu’il se passe derrière. Il n’y a pas de vraie explication sémantique si tu veux, mais plus une explication artistique.

 Donc vous êtes 4, qui fait quoi ?

 JC : Alors il y a Philippe à la batterie et un peu aussi à la batterie électronique. Moi à la voix. Alix à la guitare et au clavier. Et Sylvain est à la basse. Ça tombe bien que tu nous poses cette question parce qu’entre les deux groupes, on a amené deux nouveaux éléments musicaux ; une boite à rythme et sample ainsi que le clavier qu’on n’avait pas auparavant. Et donc, des possibilités bien plus importantes au niveau de l’arrangement, c’est-à-dire qu’on peut avoir une ou deux guitares plus un clavier, et pourquoi pas toujours sample derrière. On peut aller plus loin dans les arrangements et c’est là que ça devient intéressant.

Philippe : Ouais, ça ouvre un univers beaucoup plus électronique dans le son par moment, qui se marie assez bien avec les nouvelles sonorités qu’on veut essayer d’aborder et c’est ce qu’on a rajouté. Tout ça fait le lien aussi avec tout ce qu’on a changé du concept du groupe.

Si on parle un peu de vos influences, ça se rapproche un peu de Kings of Leon et Radiohead, non ?

 JC : Radiohead t’es pile dedans ! L’influence qu’Alix a amenée, clairement, c’est un son Radiohead un peu expérimental et atmosphérique. Après Kings of Leon, ce n’est pas la première fois qu’on nous le dit, c’est peut-être pas mal par rapport à la voix et au fait que les chansons soient assez rock smooth, calmes. Après il y en a quelques unes qui sont pas mal énervées aussi. On est plusieurs entités qui sont très différentes musicalement, car on vient d’univers divers. Et donc on est plutôt deux à aimer énormément l’énergie et deux autres qui sont très posés plutôt jazz et arrangement atmosphérique.

 Philippe : Ouais, tout ce qui est un peu progressif dans l’esprit musical. Moi je ne suis pas un grand fan des références, mais je comprends que les gens fassent toujours un rapprochement c’est normal. Après oui, les références Radiohead et Kings of Leon résument assez bien l’esprit du groupe.

Comment vous bossez à 4, au niveau de l’écriture des textes, de la compo ?

JC : Alors justement, on avait avant un réglage qui était fait par rapport à My Sonic Rose et qu’il a fallut totalement mettre « à mal », parce qu’il n’a pas marché au début. Déjà, il était très compliqué de trouver une couleur à quatre, non pas qu’on ne soit pas capables d’improviser, mais au contraire l’improvisation ne nous menait pas à quelque chose d’intéressant, en tout cas quelque chose qui nous attirait. Donc ce qu’on a fait aujourd’hui, c’est que les paroles restent toujours écrites dans la préparation en générale par moi le chanteur, et arrangées après par Sylvain.. pour des questions de performances (rires). Après on arrive à faire de la composition à deux, voire trois maximum et ensuite on les arranges en groupe tous ensemble. Tout le monde amène sa pate quoi qu’il en soit.

https://paranova-music.bandcamp.com/track/magic-moment

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Et vos textes justement, c’est tiré du vécu ?

JC : Oui en général. Moi je suis très orienté vers ça comme Sylvain d’ailleurs qui, ça tombe bien arrange mes textes (rires), enfin nos textes, parce que ça devient nos textes au bout d’un moment. Mais ouais très basés sur les relations humaines en permanence, relation hommes/femmes presque tout le temps d’ailleurs. Après homme/homme aussi mais pas dans le coté amoureux tu vois, enfin peut-être quand on sera star et qu’on ne saura plus à quoi gouter.. (rires). Non mais c’est en général des aventures qui me sont arrivées et qui je pense dans lesquelles, plusieurs personnes se retrouvent. Alors ce sont des échecs, des reconstitutions, des petits morceaux de partout, c’est ce qui en général trace la ligne directrice de beaucoup de mes textes, à 80% de mes textes en fait.

Pourquoi avoir pris le parti de chanter en anglais ?

JC : Le choix là vient exclusivement de moi, même si on m’a demandé plein de fois de chanter en français. Les paroles, il faut les assumer donc aujourd’hui je les assume en anglais. J’écris des choses qui ont du sens, mais pour les assumer en français, il faut savoir déjà très très bien écrire et ce n’est pas mon plus gros talent. Pour moi, chanter en français, ça se rapproche presque plus du poème, ce n’est que de l’écriture de paroles et il y a des gens qui sont très forts pour ça. Mais je suis assez conscient que moi je ne le suis pas, pour avoir déjà essayé et pour avoir du coup, jamais chanté ce que j’ai écris.

 Philippe : qui sait, peut-être qu’un jour on trouvera un auteur qui nous fera des super chansons en français !

https://paranova-music.bandcamp.com/track/april

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Vous travaillez de manière indé ou il y a une structure qui vous aide ?

 JC : Dans notre fonctionnement aujourd’hui, il y a Clémence qui nous aide, qui fait un petit peu le rôle de notre manageuse, mais non après on n’a pas de structure, pas de label, etc. Tout ce qu’on fait c’est en autoprod et l’objectif maintenant, c’est quand même d’avoir une structure qui nous soutienne par la suite. C’est sûr qu’on n’est pas là juste pour faire 3 concerts, on aimerait bien dans le fond que ça aboutisse à quelque chose.

Justement, vous avez des projets en cours, des futurs projets en tête ?

Philippe : Le projet est assez récent, parce que pour tout t’avouer, ça fait 3 mois qu’on a vraiment défini la ligne artistique. Il y a quand même la constitution d’un nouveau catalogue de morceaux à nous, mais on utilise encore certains morceaux de My Sonic Rose. On pourrait d’ailleurs les réexploiter, les remettre à jour, mais l’objectif c’est quand même de se refaire un catalogue de morceaux vraiment avec la pate Paranova, donc ça demande forcément de travailler en amont. Je pense qu’il y aura l’étape studio qui va s’imposer pour pouvoir présenter un EP par la suite.

 JC : Oui d’ici là, on va essayer de sortir quelque chose et je pense que ça sera pour cet été. Et l’objectif par rapport à ça aussi, c’est de se trouver et de mettre des idées de rencontres en dehors d’une session de répèt toujours au même endroit, etc. Se retrouver ailleurs pour essayer de constituer une véritable entité de groupe et ça, c’est en construction. On bosse tous à côté, donc c’est ça qui réduit aujourd’hui le champ de travail.

Un concert qui vous a marqué ?10928996_321302171400133_3590837364464082071_n

Philippe : Moi c’est Queen Of The Stone Age.

 JC : Ah ouais, ça c’était la grosse claque quoi !

 Philippe : On vient tous les deux du milieu du rock et on aime ça. Moi je viens du métal à la base, mais je parle d’une époque assez lointaine même si mes influences sont très marquées là dessus. Et donc ouais le concert qui m’a beaucoup marqué, c’est juste celui là, en terme d’énergie, de contact direct avec le public.

JC : Et moi ça fait un moment, mais pour un concert un peu plus vieux et qui collerait bien avec le groupe, ça serait Incubus. On est très influencé par ça aussi Philippe et moi.

Dans un festival idéal, avec qui voudriez-vous partager l’affiche ?

JC : Moi comme ça, je dirais Jack White et The Raconteurs plus précisément.

Philippe : Alors moi je vais te sortir des groupes.. (rires). Nan mais Incubus, c’est un des groupes où je me retrouve, en terme de live j’aime beaucoup leur manière de jouer alors c’est vrai que partager la scène avec eux, ça me plairait bien ouais.

Et ça serait où ?

 JC : Ah bah, en Californie sans hésiter (rires). Il y a une scène magnifique là bas, dans une carrière rouge, justement où Incubus à joué.. J’adorerais ! Je crois que c’est Red Rock Valley un truc comme ça.

Des groupes à nous faire découvrir..

JC : Je dirais Rival Sons, Graveyard et les belges qu’on aime bien là..

Philippe : ..Ghinzu ! Et puis bah Incubus du coup aussi (rires).

 

Merci Paranova et on espère à très vite sur la scène Toulousaine !

Caroline

 

 

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