Razzle Dazzle éblouissant M A R
k7 disponible sur Bandcamp
Avec ce nouvel album sorti sur le label toulousain Blwbck (sur lequel on retrouve les excellents Toucan), le trio M A R composé du rappeur Ira Lee, de Grégoire Orio (As Human Pattern) et de Julien Magot ( Appalaches) s’agrandit, rejoint par des invités de prestige : Jean-Michel Pirès (Bruit Noir) et Stéphane Pigneul (Oiseaux Tempête).
Et si le flow détonnant du canadien pourrait ancrer le projet dans le Hip-Hop, les orchestrations de ces 4 partenaires dessinent un monde fantomatique entre rock, post-rock et psyché.
Un trip halluciné au travers de paysages sonores envoûtants, qui prend forme dès Sailor et ses airs de prêche. Ce rythme tribal ensorcelant qui nous pénètre tel l’ayahuasca nous mène de ce tableau désertique jusqu’à Razzle Dazzle et ce lever de soleil sur cette plage… à moins que ce ne soit le coucher. Les images se succèdent. Nos repères ont disparu mais on s’accroche à cette voix et à cette anachronique cabrette. Le son de cette cornemuse auvergnate apportée par Jacques Puech (du collectif La Novia) insuffle une texture unique au morceau lui ouvrant les portes de vastes espaces et l’impression de danser au bord d’un volcan.
M A R livre une épopée auditive singulière qui ne se contente pas de suivre les chemins balisés de la fusion des styles. Une musique enivrante, immersive et pleines de tensions comme lors de ces 3’36 de Sly où l’on a l’impression d’entendre les suppliques de Daniel Kaluuya au fond de son trou noir dans le film Get Out.
A l’image de cette photo trônant sur la pochette, 10AM. Mono est un sanctuaire non pas pour les personnes ayant été touchées par la foudre mais pour ceux qui cherchent de nouvelles expériences sensorielles. Une exploration qui se termine avec les mots empreints de poésie d’un autre inclassable : Yves Bonnefoy, comme une dernière méditation sur ce voyage que nous venons de parcourir.
