Romain Alix : la folk pour immortaliser ses émotions
La folk a parfois cette magie de rendre heureux et triste à la fois. Peut-être parce qu’elle est la musique de la nostalgie…
Il y a des talents qui se dévoilent dès la fin de leur adolescence, d’autres ont besoin d’un peu plus de maturité pour oser se livrer. Romain Alix fait partie de la seconde fraction, lui qu’on découvre à ses 27 automnes. On ne dira pas printemps car sa musique s’écoute dans une forêt, quand les feuilles révèlent leurs tonalités jaunes et oranges, des jours où notre souffle disperse des petits nuages en sortant de notre bouche. Il était pourtant question d’été avec son premier titre Monochrome Summer. Ce morceau est une déclaration d’amour à celle qui partage sa vie et lui a fait changer d’avis sur une saison chaude qu’il n’appréciait pas et redoutait : preuve que tout devient supportable lorsque l’on aime et que l’on est aimé. Une chanson révélation qui aidera l’auteur-compositeur à croire en son art, à le façonner, à vouloir le partager.
La mélancolie colle à ses mots. La douceur accompagne chacune de ses notes. Dans une esthétique indie, le ténébreux toulousain n’écrit pas pour écrire, il compose pour raconter, se livrer, nous toucher. Se lancer à l’écoute de Romain Alix, c’est entrer dans son intimité tant ses chansons sont portées de sincérité : il est question de ses émotions, de ses relations, d’hommage à celles et ceux qui comptent, livrées avec une délicate pudeur. Still here, confirme cet élan : sans ne jamais les citer, Romain Alix rend un vibrant message d’amour à ses aïeux : « J’ai réalisé qu’ils étaient toujours là, cachés dans les coïncidences, dans ces moments de grâce où tout s’aligne sans explication » explique-t-il en description de la vidéo, compilation d’images immortalisées par son arrière grand-père il y a 60 ans.
Immortaliser. C’est peut-être la raison d’être de la musique de Romain Alix. Une intention qui explique à elle seule le titre de son premier EP annoncé pour l’automne 2025 «Please play these songs at my funeral ».