Sociopark : Infernal et Solaire

 
Fin 2019, le duo lâchait sur la toile It was all a dream (Julian en avait fait une belle éloge par ici ). 2’50 qui avaient attisé ma curiosité et m’avaient suffit pour les classer parmi mes plus belles découvertes de l’année.
Un morceau qui comme son prédécesseur Pluie activait aussi bien nos connexions visuelles qu’auditives avec ces prods rythmées et ce flow à la fois distant et lascif.

Pour ce 3e épisode de leur EP Poséidon (à paraître le 8 mai), oubliez tout ce que vous pensiez connaitre de Sociopark. Changement d’ambiance, cette divinité à 2 têtes nous ouvre cette fois les portes de son purgatoire.
Ici, devant des dieux ancestraux, déesse de la vie et de la mort, à l’image du cerf dont elle porte les bois, vos âmes seront jugées.
Ici, paix et froideur sont reines et complémentaires, le pêcheur attend son jugement lors d’un rite sacré et solennel.

Sous-Jasmin est un chapelet musical d’agates noires où des battements lents et sombres rythment cette joute verbale entre ciel et terre. La voix caverneuse de DRH faisant echo à celle cristalline d’Artaud, telles ces pulsations morbides et féroces destinées à ceux qui ont assassiné la poule aux œufs d’or. Ceux qui aveuglés par la cupidité, l’orgueil ou leurs croyances ont réduit à néant les choses profondes qui façonnaient la beauté des esprits humains.
Et quoi de mieux pour symboliser ces déviances que le monde du football, son business, ses dérives ou celui de la religion… ces idoles gavées, jugées par Notre Dame du Fisc, ces accusations de viol passées sous silence après une bonne douche d’espèces.

Au regard consterné de l’architecte, le compas a rejoint son point d’origine. L’Aumonier au chevet ne peut qu’embrasser cette immobilité et siffler à travers la brume.
Sous le jasmin, le compost des âmes, sa fleur ne pousse plus de toute façon dans nos jardins.
Il ne nous reste plus qu’à s’incliner une nouvelle fois devant cette vision béatifique.

Julien


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Crédit photo : Charly Bourdin

Attaché de presse musical de métier, Julien est la plus belle plume d’Opus. Un éclectisme aussi riche que sa culture musicale !