Totun : informe et fluide
Ovni du game, Totun est le prolongement de l’âme. Ce trio contrebasse / guitare jazz / voix féminine est libre comme l’air. Pas de parole, pas de cadre, pas de contrainte. La fluidité des émotions au fil de la voix de Jeanne vagabonde au gré des onomatopées et des humeurs. Une musique qui mélange tout et rien. On a l’impression d’écouter une incantation qui flotte et nous soulève. On entendrait presque en écho une complainte acoustique de Radiohead au féminin, empreint de jazz, de cycles rythmiques et harmoniques aux influences d’opéra, de rock psychédélique et de chant religieux d’abbaye. Une manière particulière d’utiliser la voix. Comme un instrument organique qui parfois ressemble à une itération rythmique électronique samplée. On avait déjà croisé Jeanne dans le quartet vocal Sojalisca. On la retrouve ici comme porte voix d’un univers onirique et émotionnel.
Totun nous a sorti un EP aux noms les plus ubuesques les uns que les autres. L’EP s’appelle Cèpe. De quoi à intriguer. Mais c’est le clip Lundi Manchot qui plonge réellement le spectateur/auditeur dans la bulle de Totun. Un clip en noir et blanc où le personnage est littéralement dans sa bulle. Un mélange de poésie et de nostalgie qui sert magnifiquement le propos indéfini, car libre, de ce Lundi Manchot. Un clip au service de la musique qui illustre la dimension indéfinissable de cet EP intrigant.
Totun on aime ou on n’aime pas. Mais qu’importe, on ne pourra que saluer les performances vocales sans o-totun.
Julian (Margo)
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