Zélie place sa pop irisée comme pièce maîtresse d’un puzzle existentiel.
Crédits photo @cha.step
“Un million de petits chocs” (2024) doit à la vie ce qu’un million de petites pièces doit au puzzle. Zélie mène le game des après-midis pluvieuses en fouillant des terrils de particules mnésiques. Dans une atmosphère pop aux notes à la fois polaires et incandescentes, les monticules déstructurés côtoient le ciel alors que le dense brouillard jonche le sol. Zélie étalera les pièces de son Puzzle de vie sur le plancher de la ludothèque du Metronum, le vendredi 19 avril à 20h. “Je ne perds jamais, soit j’apprends, soit je gagne” disait Nelson Mandela, alors, viens : apprendre ou gagner !
En 2022, dans son premier EP “Zélie c’est quoi ?”, la chanteuse parisienne nous offrait un véritable flirt avec la jeunesse : la Drogue douce séduit Saturne. Après quelques mois, quelques centaines de jours, le sanctuaire de l’insouciance essuie un succès à faire pâlir les morts… Certes, c’est glauque de vieillir mais c’est si beau de grandir… Isn’t it ? Zélie se saisit de la beauté polymorphe que revêt l’introspection (En Rosalie), précieuse guide dans la reconstitution psycho-spatio-temporelle de notre puzzle à “Un million de petits chocs” (2024). Le polymorphisme du Beau, Kant nos oreilles traînent en PuzZélie, se scinde en seize titres arpentant les monts existentiels et transcendant les strates psychiques. La voix sensuelle de Zélie souffle des notes holographiques et décalque des mots sur ses maux : véritable exercice cathartique effectué aux côtés du groupe Mauvaise Bouche dans Faut que je m’en souvienne. L’artiste nous propose une pop actuelle et en symbiose avec toute une génération qui se veut garante d’un tabula rasa des dogmes sociétaux au profit de la recherche et de la construction identitaires (Être moi-même). Fêlée, Zélie encre ses textes d’une lumière entichée d’amour, de bienveillance, mais aussi de colère face aux inepties et à une société qui se meuvent àààà sooooooon ryyyyyyttthmmmmmeeee. Le cri clame “le droit d’être qui je suis” et se dresse contre la transphobie tandis que Je suis une femme rapporte la fatigue quotidienne du “combat contre les hommes non-éduqués“. Zélie évoque joliment la santé mentale avec la dépression dans Déréalisation, les hauts et les bas ainsi que l’hypersensibilité dans Monter/descendre. Elle personnifie l’Anxiété en lui attribuant les traits d’un monstre aux griffes acérées qui triturent le ventre de l’artiste depuis sa naissance. Zélie écrit sur les orages et le brouillard qui la perdent mais aussi sur les éclaircies qui l’instruisent et l’aident : elle nous offre une ballade En Rosalie signant la fin d’un bail avec la tristesse post dissection psychique. Enfin, dans son clip Fou réalisé par Samuel Colin, la chanteuse savoure sa vie de célibataire et chante, danse l’amour qu’elle ne se donnait plus. Elle EST avant de FAIRE : self love.
La plongée dans les eaux limbiques semble être la condition sine qua non pour rassembler les pièces du Puzzle de vie, poursuivre son élaboration en liberté et en cœur avec les grains du sablier. Apporte ton tuba, ton masque et rendez-vous, le 19 avril à 20h au Metronum (Toulouse) !
“Sous l’océan, sous l’océan…”