Black Lilys : « Cette année, on veut aller à la rencontre du public, dans toute la France »

On ne pouvait rater la première date toulousaine des Black Lilys ! Ce duo frère sœur nous a offert un grand moment d’intimité, à l’image de leur premier EP Memories Of A Blind Mind, pour ce concert en appartement organisé par Jerkov. Un groupe à suivre de très près, qu’on espère revoir sur une scène toulousaine le plus vite possible ! L’une des plus belles rencontres d’Opus…

Bonjour les Black Lilys. Votre groupe est un duo, frère sœur, mais avant Camy tu jouais seule : qui a proposé à l’autre de jouer ensemble ?

Camy : Et bien c’est moi ! J’avais mon projet solo, Camy Lily, j’étais toute seule avec ma guitare, je jouais dans les bars de Lyon. Et c’était un peu difficile de jouer toute seule, il me manquait quelqu’un avec qui partager la scène. J’ai dit à Roby, “Ça te dirait de me rejoindre ?

Robin : Et ça s’est fait comme ça ! J’avais rien de mon côté, enfin je faisais de la guitare, je voyais Camy commencer ses scènes et je me disais que ça serait sympa de faire un titre ensemble, mais j’ai jamais pensé qu’on allait ensuite former ce groupe. Au début je venais pour faire une reprise, après on a fait notre première compo, pendant les concerts Camy disait “j’appelle mon frère sur scène” et je faisais une chanson puis  je repartais, histoire de me donner goût à la scène. Mais j’ai tellement pris goût à ça qu’on a commencé à faire le duo.

Dans votre nom, Lily fait référence à ton premier nom de scène Camy Lily, mais ce Black ?

Robin : Et bin c’est le côté sombre (rires). On a commencé en guitares voix, après on a rajouté dans Black Lilys un tom, moi j’ai un son de guitare assez bas, plus sombre quoi !

Camy : Quand Robin est arrivé on a vraiment fait un autre groupe, pas qu’un duo guitares voix, on a beaucoup hésité à recruter, mais on a décidé de rester tous les deux. Mais par contre, on voulait vraiment qu’il y ait d’autres instruments : on a rajouté le piano, les percus, les samples, pour que ce soit comme un groupe avec plusieurs musiciens… Mais que nous deux !

On vous a découvert avec cet EP, Memories Of A Blind Mind : c’est du 100 % maison ?

Camy : Tout est maison, musiques et textes ! On a rencontré Les Studios de la Ruche, une structure qui est notre label aujourd’hui et c’est grâce à eux qu’on a pu commencer cette aventure, ils nous ont dit “On sent que votre duo y’a quelque chose, on pense que c’est important que vous restiez tous les deux, on va essayer de vous mettre tout ce qu’il faut en main“. Et on a travaillé cet EP avec eux.

Et sur cet EP, vous avez une chanson qui se dégage particulièrement ?

Robin : Mutuellement on aime vraiment Dust Of You.

Pour l’histoire que ça raconte j’imagine… (cette chanson évoque la disparition de leur maman)

Robin : C’est exactement ça, ça raconte bien les choses…

Camy : C’est la première de Black Lilys, notre première composition, c’est un peu comme une quête, une marche pour essayer de se retrouver et c’est ce qui a fait qu’on a composé de la musique avec Robin… Elle a une grande symbolique pour nous !

C’est votre première chanson, mais pas votre premier clip…

Camy : Et non ! En fait sur l’EP y’avait Memories Of A Blind Mind et ça semblait évident pour tout le monde de faire celui-là, car il était plus punchy. C’était le titre de l’EP aussi ! Cette chanson évoque l’enfance, les souvenirs qu’on peut perdre… Dust Of You c’est plus l’adolescence, elle a un côté assez triste alors que pourtant elle va vers quelque chose de très lumineux. L’idée de dire que c’est le passage vers un prochain CD peut-être (rires).

En parlant de CD, j’ai vu que vous avez fait appel au financement participatif. Généralement, les groupes s’en servent pour enregistrer un CD, tourner un clip… Vous, c’est pour faire une tournée ! Le message est fort vous voulez vraiment rencontrer le public !

Camy : C’est ça ! T’as bien compris le truc. Cette année, on veut aller à la rencontre du public, dans toute la France. On a eu beaucoup de personnes qui nous proposaient des dates. On a réussi à toucher un peu d’autres villes, mais c’était encore difficile parfois de combler les trous entre les dates quand tu veux vraiment aller partout. On a décidé de faire ce KissKissBankBank pour ne plus refuser de dates, pouvoir aller partout comme ce soir à Toulouse, c’est quand même pas à côté ! Cette année on veut aller partout ! Les gens ont bien joué le jeu, on les remercie grandement, ça va nous permettre de faire plein de dates qui sont déjà un peu annoncées : Toulouse la première, après on a Angoulême, Nantes, Angers, Rennes, Laval pour Les 3 Éléphants, on retourne à la maison le 4 au Transbordeur, Mulhouse, et une grosse date au Festival de Poupet en première partie de The Do le 15 juillet ! Ça, ça va être génial !

Et après cette tournée, on aura un album ?

Camy : Et non, ça sera pas un album !

Robin : Ça sera un EP, 5, 6 titres… On travaille dessus.

Camy : On veut vraiment faire quelque chose de bien. Le premier EP il était ce qu’on était à ce moment-là, mais peut-être un peu timide. On n’avait pas encore trouvé notre univers, pas construit notre live sur scène. Là on a de nouvelles compos, on commence à vraiment savoir ce qu’on veut, à avoir notre couleur Black Lilys.

Robin : Le premier EP c’était la naissance de Black Lilys et là on arrive sur la maturité.

Un peu comme les deux clips en fait !

Camy : C’est ça ! (rires) En tout cas sur l’EP on va se donner la liberté d’entreprendre ce qu’on veut. Sur la route pour Toulouse là, on était en train de réfléchir à des idées. Tous nos titres qu’on a en live, on va pouvoir les transformer en studio.

Donc ce soir on va découvrir des chansons de cet EP !

Camy ; Exactement, y’en aura une nouvelle d’ailleurs.

Qui s’appelle ?

Camy : Elle n’a pas de titre (rires) On l’appellera Toulouse peut-être ! (rires)

On en vient à Toulouse justement, cette date en amont du Festival des Intimités, un mot qui décrit bien votre musique. Et en appartement en plus !

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Robin : On a commencé en appartement, on s’est fait notre place comme ça sur Lyon. Sur ce genre de dates, tu fais vraiment des rencontres, le public est plus proche, à la fin tu es au tour d’eux quand le concert se termine, c’est plus facile pour les gens de venir nous parler.

Camy : Et puis dans un concert classique en salle, les gens sont parfois moins attentifs. Là c’est très poétique, tu peux vraiment parler avec les gens, tu les entends, ils te répondent alors que parfois sur une scène ils t’entendent pas, tu les vois pas ! Là tu les vois, c’est hyper agréable ! Tu rencontres des gens qui t’accueillent chez eux, dans leur appartement, d’ailleurs ça doit leur faire bizarre aussi j’imagine.

Quelle a été la place des Studios de la Ruche et de Sébastien Vallet dans votre aventure, comment s’est faite la rencontre ?

Robin : Ça a commencé quand j’avais déjà intégré le projet. Seb est venu nous voir sur une scène dans un petit festival à Lyon. Il venait pour voir le groupe qui jouait après et nous a entendu, à ce qu’il parait il n’arrivait pas à parler à un ami avec qui il était venu, il était comme obligé de nous écouter et est venu nous voir à la fin. Nous c’était énorme ! Il nous a présenté la structure et on a connu après toute l’équipe. Ils sont tous ingés sons à la base et vont chacun dans un domaine maintenant. Thibaut nous a aidés à faire le clip par exemple et nos visuels.

Camy : On n’aurait pas réussi au début à avoir confiance en une grosse structure. Y’a des façons de parler et avec eux ça a été une vraie rencontre humaine aussi avec ces 4 personnes. JB est notre ingé son maintenant, ils nous écoutent énormément et nous permettent de faire des choses qu’on n’aurait jamais pu faire ! Quand tu arrives dans le milieu de la musique, t’as des idées, mais c’est très difficile de tout réaliser. Eux nous ont dit “On a confiance, on sent qu’il y a quelque chose et on va vous donner tout ce qu’on peut” et c’est une belle aventure qu’on vit avec eux ! C’est hyper important d’avoir confiance pour créer. Des fois on a du mal à exprimer un truc et eux le comprennent, du coup tu gagnes du temps, de l’efficacité, de la confiance,  tout quoi !

On en arrive aux questions rituelles… À quoi ressemble le festival idéal de Black Lilys ?

Robin : Déjà ce serait un lieu assez spécial… Dans les bois, un lieu atypique, peut-être une montagne ? Un lieu où les gens se déplacent pour venir écouter, une heure de marche, un endroit pommé et calme (rires).

Camy : Après pour partager la scène, on aime autant partager avec des amis qu’avec des artistes révélés. On en parlait avec Roby, je crois qu’on préfère la rencontre avec ces artistes… Tu vois c’est super de jouer avec The Do, mais le mieux serait de les rencontrer, discuter avec eux ! Cocorosie tu vois on aimerait juste parler avec elles ! Des petites interviews comme toi (rires). En fait on aimerait être journalistes je crois (rires)

Ça tombe bien j’aurais aimé être chanteur, on inverse les rôles ?

Camy : Allez (rires)

Robin : On va voir ce que ça donne !

Je crois que le label ne sera pas très content du résultat (rires)

Camy : En tout cas le concert en pleine nature, ça nous trotte dans la tête, on peut pas en dire plus, mais c’est un projet qui risquerait de se réaliser ! On est très proche de ça, on a grandi en étant dans la montagne et je pense qu’on y reviendra…

Et pour finir, quelques artistes à nous faire découvrir ?

Robin : Je dirais Mummy’s Gone, c’est un duo avec qui on a partagé pas mal de scènes, ils sont super ! Duo guitare batterie, de Nîmes, rock garage ou un peu blues, c’est vraiment super !

Camy : Après…. Des groupes Lyonnais par exemple que tu connais pas comme t’es à Toulouse ? Nazca, un groupe yukulélé avec deux voix féminines et deux masculines, des percussions, génial aussi ! Un autre groupe là est en train de se monter, Wryboy, c’est super ! Un beau gosse avec une cigar box, un instrument assez particulier, c’est super ! Ils viennent de commencer donc si Toulouse vous voulez les inviter… Y’a aussi une personne qui est super importante pour nous, Elliott Jane, dans le même label que nous, c’est super ce qu’elle fait ! On la suivait dans son précédant projet, elle développe un projet solo, elle nous file les frissons à chaque concert, c’est une pépite à bien suivre qui est aussi chez La Ruche ! Y’a aussi Thomas Barrandon, plus électro…

Merci à vous, et à tout à l’heure pour ce concert en appart organisé par Jerkov !

Camy : Merci à toi, c’était super !
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Rémy

Créateur d’Opus, Rémy est à la fois rédacteur et photographe dans notre media. Un mélomane qui écoute aussi bien du rock que du rap ou de la pop, et qui aime fouiller la scène locale.
C’est également lui qui gère le projet Focus d'Opus